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La Biélorussie ne délivre plus de passeports aux exilés

Mercredi 6 Septembre 2023

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko

La Biélorussie, où l’opposition a été poussée à l’exil par la répression, refuse désormais de délivrer des passeports à ses citoyens de l’étranger, a affirmé mardi l’opposante en exil Svetlana Tikhanovskaïa, au lendemain de la publication d’un décret en ce sens signé par Alexandre Loukachenko.

 

« Aujourd’hui, le régime de Loukachenko a refusé aux Biélorusses à l’étranger la possibilité d’obtenir de nouveaux passeports auprès des missions diplomatiques », a-t-elle affirmé sur X (ex-Twitter).

 

« Nous travaillons avec les pays hôtes pour résoudre la situation et préparer le nouveau passeport biélorusse. Si l’État abandonne son devoir de s’occuper de ses citoyens, nous ne le ferons pas ! », a-t-elle ajouté.

 

Avant de s’adresser directement aux citoyens biélorusses vivant à l’étranger, sur Telegram : « Je vous demande de ne pas paniquer et de ne pas commettre d’actes irréfléchis. Même si votre passeport expire, vous ne devez pas rentrer dans votre pays d’origine si vous risquez d’y être persécuté ».

 

« Aucun document au monde ne vaut la liberté humaine », ajoute-t-elle encore.

 

Selon un décret signé lundi par Alexandre Loukachenko, le dirigeant de la Biélorussie, les citoyens biélorusses ne pourront obtenir un passeport ou le renouveler que dans « un service consulaire rattaché à leur dernier lieu de résidence enregistré » en Biélorussie.

 

Les Biélorusses vivant à l’étranger pouvaient jusqu’à présent renouveler leur passeport dans un consulat biélorusse du pays dans lequel ils résident.  

 

La répression bat son plein en Biélorussie depuis la présidentielle de 2020 jugée frauduleuse et remportée par Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994 et fidèle allié de Vladimir Poutine en Russie.  

Le scrutin avait donné lieu à des manifestations de protestation d’une ampleur inédite et réprimées par la force.

 

Depuis, des centaines de militants, journalistes, défenseurs des droits ou citoyens ordinaires ont été condamnés à de lourdes peines de prison ou poussés à l’exil.

 

Selon l’ONG de défense des droits de la personne Viasna, la Biélorussie compte actuellement près de 1500 prisonniers politiques et des milliers d’exilés.

 

Réfugiée en Lituanie, Svetlana Tikhanovskaïa, 40 ans, est devenue au cours de la présidentielle contestée la figure de proue de l’opposition en Biélorussie. Début mars dernier, un tribunal l’a condamnée par contumace à 15 ans de prison.

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