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LOI SUR LA NATIONALITE - Ces fonctionnaires susceptibles de fuir en cas de…

Lundi 26 Septembre 2016

LOI SUR LA NATIONALITE - Ces fonctionnaires susceptibles de fuir en cas de…
Avec un Président de la République exclusivement de nationalité sénégalaise, il est temps que la loi s’intéresse à ces binationaux hauts fonctionnaires qui, en cas de démêlés avec la justice, rejoignent leur seconde patrie. Ce fut le cas avec l’ancien DG de l’Ipres.
 
« Tout candidat détenteur d’autres nationalités doit renoncer à celles-ci au moins cinq ans avant le jour du scrutin et en fournir la preuve. » C’était la proposition «portée» par un responsable du parti présidentiel et qui a fait couler beaucoup d’encre puisque nombre d’acteurs politiques ont tôt fait de la considérer comme un moyen d’écarter de potentiels adversaires à la présidentielle. Soutenu par ses pairs de l’Alliance pour la République et nombre de membre de partis alliés, le débat autour de cette question a pollué l’atmosphère pendant plusieurs jours, dans l’espace public et à l’assemblée nationale. Pourtant, la Constitution avait déjà réglé un tel problème puisqu’elle fait remarquer que tout candidat à une élection présidentielle doit être exclusivement de nationalité sénégalaise.
 
Si Karim Wade avait choisi de rester en France…
Au-delà, force est de reconnaitre qu’un tel débat peut être source de fortes divergences et de troubles à l’échelle nationale. Apparemment, c’est ce qu’a compris le Président Macky Sall qui a affirmé ceci : «Je n'ai pas de problème avec la double nationalité, chacun est libre d’avoir dix nationalités s’il le désire. Mais le candidat à la présidentielle ne doit avoir que la nationalité sénégalaise. Il faut arrêter, l’intoxication ne passera pas. Il n’a jamais été question de sénégalité, mais juste du respect de la Constitution en matière d'élection présidentielle.»

Le chef de l’Etat a donc fini par abdiquer, après avoir sans doute pris le pouls de l’opinion et mesuré le caractère impopulaire d’une disposition inutile et politicienne.

Seulement, au-delà des candidats à l’élection présidentielle, il est peut-être temps de sécuriser la république sur un autre plan, celui des hauts fonctionnaires. A ce propos, le Forum civil a émis quelques recommandations. «La question de la nationalité exclusive mérite d’être étudiée de manière approfondie. Pour des motifs de sécurité et de souveraineté nationale, il serait non seulement intéressant d’avoir un consensus sur la question mais aussi d’élargir le périmètre d’application d’une telle loi.  Ce qui pose la pertinence de l’extension de la question de la nationalité exclusive à d’autres secteurs de la gouvernance publique», indique le communiqué publié il y a quelques jours.
 
Le cas Lamine Diouf
Dans l’administration publique d’Etat, plusieurs responsables exerçant de hautes fonctions disposent d’une double (ou triple) nationalité. Un entre-deux qui a ses avantages non négligeables. On se souvient de Lamine Diouf, ex-directeur général de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Accusé de mauvaise gestion et gabegie à l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir, il s’était enfui en France, sa seconde patrie qui n’extrade jamais ses ressortissants. Diouf avait été jugé et condamné par contumace.

Pour le même scénario, si Karim Wade avait choisi de ne pas revenir au Sénégal après avoir quitté le pays au lendemain de la défaite de Wade en 2012, il est peu probable qu’il pût être jugé par la Cour de répression de l’enrichissement illicite : il est Sénégalais et Français en même temps.

Sous l’ère Macky Sall, il ne manque pas de personnalités occupant de hautes fonctions et qui ont la double nationalité. Le premier ministre de la Culture dans le pouvoir actuel s’appelle Abdoul Aziz Mbaye. Entre autres fonctions, il a été conseiller économique et politique dans la délégation de la Commission européenne en Afrique du Sud ; mais aussi ambassadeur de l’Union européenne dans le Pacifique, installé aux îles Fidji.
(Abdoulaye MBOW)

 
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