Les États-Unis étaient au courant de la vaste attaque israélienne contre les cibles nucléaires et militaires iraniennes plusieurs jours avant son déclenchement, malgré les démentis publics de la Maison Blanche, ont rapporté vendredi plusieurs médias.
Selon le site d’information américain Axios, des responsables de l’administration Trump avaient été informés à l’avance de l’opération et ne s’y étaient pas opposés en privé, bien qu’ils aient tenu publiquement à s’en distancier.
« Nous avons reçu un feu vert clair des États-Unis », aurait déclaré un responsable israélien à Axios.
Le président Donald Trump, quelques heures avant les frappes, avait affirmé que les États-Unis ne participeraient pas militairement, tout en reconnaissant plus tard avoir été informé à l’avance.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a souligné qu’Israël avait agi « de manière unilatérale ».
Les forces israéliennes ont frappé l’Iran aux premières heures de vendredi. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a présenté cette opération comme une tentative d’« éliminer » les capacités nucléaires et balistiques de Téhéran, provoquant une flambée des tensions régionales.
« Ce n’est pas une opération de quelques heures ou quelques jours », a-t-il déclaré. « Elle se poursuivra jusqu’à l’atteinte de nos objectifs. »
D’après Axios, les services de renseignement israéliens planchaient depuis huit mois sur cette opération, qui combine bombardements aériens, assassinats ciblés et missions de sabotage clandestines conduites par le Mossad en territoire iranien.
Les responsables israéliens ont précisé que le plan avait été activé après une attaque de représailles iranienne sur Israël en octobre dernier.
L’intervention aurait été motivée par des renseignements indiquant que l’Iran accélérait la militarisation de son programme nucléaire et construisait une installation d’enrichissement souterraine jugée invulnérable même aux bombes anti-bunker les plus puissantes.
Dans les premières heures de l’attaque, l’armée israélienne a confirmé la mort de deux scientifiques nucléaires iraniens et d’au moins trois hauts responsables militaires, dont le commandant des Gardiens de la Révolution et le chef d’état-major iranien.
L’Iran a promis de riposter, menaçant de frapper à la fois des cibles israéliennes et des bases militaires américaines dans la région.
« Nous répondrons au moment opportun et à l’endroit choisi », a déclaré vendredi un haut responsable iranien.
La communauté internationale redoute un conflit généralisé, tandis que les puissances européennes s’activent pour organiser des réunions d’urgence autour de l’accord nucléaire.
La situation reste extrêmement volatile, les analystes alertant sur le risque d’une escalade pouvant embraser l’ensemble du Moyen-Orient. [AA]