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Immigration de travail : "régularisation massive", "totalement politicard", l'opposition accueille fraîchement les annonces du gouvernement

Mercredi 2 Novembre 2022

Le gouvernement a dévoilé ce mercredi 2 novembre les grandes lignes d'un prochain projet de loi sur l'immigration de travail, accueilli fraîchement par LR, LFI et le RN.

LR et RN redoutent la porte ouverte à une "régularisation massive", LFI dénonce un texte "totalement politicard". Ce mercredi 2 novembre, l'opposition a accueilli fraîchement les annonces du gouvernement sur l'immigration de travail en vue d'une nouvelle loi.
 
Les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et du Travail Olivier Dussopt ont en effet dévoilé les grandes lignes de ce prochain projet de loi, vantant un "équilibre" entre durcissement sur les expulsions et main tendue pour les travailleurs immigrés.
 
Dans Le Monde, Olivier Dussopt a notamment plaidé pour la création d'un titre de séjour "métier en tension", pour recruter dans les secteurs en pénurie de main d'œuvre. Le texte sera étudié en premier lieu "au Sénat à partir de janvier prochain", a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
 
En l'absence de majorité absolue pour les macronistes, le soutien de députés LR, ou au moins leur abstention, est nécessaire. Or deux députés candidats à la présidence du parti début décembre, Aurélien Pradié et Eric Ciotti, ont dit leurs réticences.

"Ce dont nous avons besoin dans notre pays, c'est de reprendre le contrôle sur une politique migratoire qui est hors de contrôle", a estimé sur BFMTV-RMC Aurélien Pradié, annonçant qu'il voterait contre le projet de loi. Eric Ciotti, craignant "un vaste alibi pour aller vers une régularisation importante, voire massive", ne votera "pas cette mesure sur les métiers en tension". "Sur le reste nous verrons", a-t-il ajouté devant la presse.

Dans un communiqué, le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, également candidat à la présidence du parti, s'est montré lui aussi très critique, affirmant que le projet de loi va "créer un appel d'air" et accusant le gouvernement de "lâcheté" sur la question des métiers en tension.

"Je ne redoute pas le débat parlementaire", a assuré pour sa part Gérald Darmanin. Il se tiendra "une fois que les élections de chacun des partis seront passées, qui sans doute énervent chacun des candidats aujourd'hui".

"Ca existe déjà ce dispositif"

Sur Twitter, Marine Le Pen (RN) a elle critiqué avec ce futur texte de loi "un nouveau nom à une campagne de régularisation de clandestins". A l'inverse, pour le député LFI David Guiraud, l'annonce concernant les métiers en tension est un coup "totalement politicard" car selon lui, "ça existe déjà ce dispositif". "Il faut régulariser tous les travailleurs sans-papiers", a-t-il insisté.

Au sein de la majorité en revanche, plusieurs députés se félicitent. Sur l'immigration de travail, "c'est précisément ce qu’on avait demandé. Ca donne toute la complétude au texte", affirme Sacha Houlié, président (Renaissance) de la commission des Lois.

"Les annonces vont dans le bon sens. Il faut marcher sur deux jambes", salue aussi Marc Ferracci, membre d'un groupe de travail Renaissance constitué sur le sujet autour de Mathieu Lefèvre et Stella Dupont. Il plaide pour "une vision qui ne soit pas uniquement centrée sur les procédures", et "une stratégie permettant de montrer les bienfaits de l'immigration à long terme".

Hors Parlement, la proposition est approuvée aussi par l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (Horizons) qui y voit "une bonne idée".
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