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Honduras: l'opposition mobilisée contre la réélection de Hernandez

Lundi 11 Décembre 2017

Tegucigalpa - L'opposition de gauche au Honduras appelle lundi à de nouvelles manifestations et blocages de routes pour dénoncer la réélection du président Juan Orlando Hernandez, alors que des milliers d'habitants défilent depuis des jours contre le résultat du scrutin.

Dimanche, plusieurs milliers de personnes ont à nouveau manifesté contre le "vol" commis selon eux lors du scrutin du 26 novembre, entaché d'accusations de fraudes.

"Dehors JOH" (les initiales du président sortant), ont crié les partisans de l'opposant de gauche Salvador Nasralla, en marchant pendant trois kilomètres dans la capitale Tegucigalpa jusqu'à l'ambassade américaine.

La chargée d'affaires des Etats-Unis, Heide Fulton, "a donné son aval à la fraude du Tribunal suprême électoral" (TSE), a dénoncé auprès de l'AFP Juan Barahona, dirigeant du parti de M. Nasralla, l'Alliance de l'opposition contre la dictature.

La diplomate "est allée dire que les élections étaient transparentes et c'est une fraude tonitruante", a-t-il déclaré lors de la manifestation, dont le cortège était mené par des motards portant pour certains le drapeau rouge et noir du parti de Salvador Nasralla.

Dans la matinée, le TSE avait confirmé la légère avance de M. Hernandez, 49 ans, sur M. Nasralla, 64 ans, à l'issue d'un recomptage partiel des voix.

Le président du tribunal, David Matamoros, a indiqué que le "résultat est conforme" à celui obtenu auparavant donnant une avance de 1,6 point à M. Hernandez après le recomptage depuis jeudi de quelque 4.753 urnes aux bulletins de votes contestés.

"Je manifeste pour mon droit à ce que mon vote soit respecté, c'est moi qui choisis, pas ceux qui ont toujours commandé", a déclaré à l'AFP Antonia Vasquez, commerçante de 51 ans venue défiler contre la réélection du président de droite.

"Le peuple a dit non à la réélection, le président est en train de nous donner le mauvais exemple", a-t-elle ajouté, estimant qu'il ne peut rester au pouvoir "par la force".

La candidature du chef de l'Etat était vivement contestée dans le pays car contraire à la Constitution. M. Hernandez s'était prévalu d'une décision favorable du Tribunal constitutionnel pour se présenter à un second mandat.

La polémique a redoublé quand les premiers résultats partiels du TSE ont donné cinq points d'avance à M. Nasralla, un animateur de télévision novice en politique, avant que la tendance ne s'inverse, après des interruptions intermittentes du système informatique électoral.

"Salvador Nasralla a gagné mais (Hernandez) est un corrompu qui dirige toutes les institutions et veut voler les élections", a dénoncé un autre manifestant dimanche, José Pineda, cordonnier de 75 ans.

Le parti de M. Nasralla, qui exige un recomptage total des votes, a déposé vendredi un recours en annulation de l'élection.

Les partisans de chaque camp ont manifesté ces derniers jours pour revendiquer la victoire, plongeant le pays dans la confusion.

Des affrontements ont eu lieu entre l'opposition et la police alors que des pillages et blocages des principales rues de la capitale ont été répertoriés.

Un rapport d'Amnesty International publié au Mexique vendredi affirme qu'au moins 14 personnes sont mortes dans les manifestations, bien que les autorités honduriennes n'aient confirmé que trois décès, ceux d'une jeune femme et de deux policiers. (AFP)
 
 
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