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Haut Commissariat de l’ONU - Le syndicat craint 3000 à 4000 suppressions d’emplois

Mardi 20 Mai 2025

Haut Commissariat de l’ONU - Le syndicat craint 3000 à 4000 suppressions d’emplois

Le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés devrait supprimer entre 3000 et 4000 d’emplois dans le monde dans un contexte de coupes budgétaires, a estimé mardi la présidente de l’organe représentant le personnel de l’agence.

 

Depuis la décision de l’administration Trump de geler l’aide internationale américaine, les annonces de licenciements se succèdent au sein des organisations humanitaires, d’autant que nombre d’entre elles soulignent que les États-Unis ne sont pas les seuls à réduire leur soutien.

 

« C’est cette semaine que les collègues vont recevoir leur lettre de licenciement. C’est donc une semaine très difficile pour notre organisation », a déclaré en conférence de presse la présidente du Conseil du personnel du HRC, Nathalie Meynet, qui préside aussi le Comité de coordination des associations et syndicats internationaux du personnel onusien (CCISUA).

 

« Et on s’attend à 3000 à 4000 suppressions de postes globalement », y compris au siège du HCR à Genève, a-t-elle indiqué.

 

Interrogé sur ces chiffres, un porte-parole du HCR, Matthew Saltmarsh, a indiqué à l’AFP : « nous ne disposons pas encore de chiffre sur le nombre total de collègues qui seront touchés ».

 

« Nous estimons que les coûts du personnel seront réduits d’environ 30 % d’ici la fin de ce processus. La mise en œuvre se déroulera au cours des prochains mois et la nouvelle configuration sera en place d’ici octobre 2025 », a-t-il indiqué.  

 

« Réforme opaque » de l’ONU

 

Le patron du HCR Filippo Grandi avait de son côté déjà indiqué devant le Conseil de sécurité de l’ONU craindre devoir conclure, à l’issue d’un examen interne, à un recul de l’agence « jusqu’à 30 % » de ses capacités, alors que la contribution américaine représentait ces dernières années environ 40 % du budget, à hauteur d’environ deux milliards de dollars par an.

 

Nathalie Meynet a souligné que le HCR n’a pour l’instant pas donné de chiffres précis sur les suppressions d’emplois. Mais « nous savons qu’avec une réduction de 40 % du budget, si nous devons réduire le personnel du même pourcentage, nous savons que cela signifie la suppression de 3000 à 4000 postes, sur la base des effectifs actuels du HCR, qui sont d’environ 15 000 personnes à travers le monde, dont moins de 1000 à Genève ».

 

Le chef de l’ONU Antonio Guterres a lancé le 12 mars un processus d’examen interne visant à rendre « plus efficace » le système onusien qui fait face à des contraintes budgétaires chroniques, renforcées par les politiques du président américain Donald Trump.

 

Mme Meynet a déploré que les représentants du personnel des agences de l’ONU ne fassent pas partie des discussions. « Nous ne participons pas à la prise de décisions » mais « nous n’allons pas rester silencieux », a-t-elle dit.

 

D’autres représentants du personnel des agences de l’ONU ont également dénoncé, pendant la conférence de presse, le manque de transparence du processus lancé par le secrétaire général de l’ONU.

 

« Le personnel est choqué et ne comprend pas pourquoi nous avons été tenus à l’écart du processus », a affirmé Ian Richards, vice-président du CCISUA, affirmant qu’il s’agit d’une « réforme opaque que ne s’attaque pas à la crise de liquidités » dont souffre l’ONU.

 

« A cause de toute cette incertitude, […] il y a une grande confusion sur ce qui se passera et ce qui ne se passera pas », a souligné pour sa part Séverine Deboos, présidente du syndicat du personnel de l’Organisation internationale du travail (OIT). [AFP]

 
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