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Guerre en Ukraine, jour 570 - « Nous devons nous préparer à une longue guerre », dit le secrétaire général de l’OTAN

Lundi 18 Septembre 2023

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à une fin rapide de la guerre en Ukraine, dans une interview publiée dimanche, au moment où l’armée ukrainienne est engagée dans une contre-offensive pour repousser les forces russes.

 

« La plupart de guerres durent plus longtemps que ce qui avait été prévu lorsqu’elles ont débuté », a souligné M. Stoltenberg dans cette interview au groupe de média allemand Funke.
 

« Par conséquent nous devons nous préparer à une longue guerre en Ukraine », a-t-il ajouté.

 

La guerre a débuté en février 2022, lorsque les forces armées russes ont envahi l’Ukraine. L’armée ukrainienne mène depuis juin une contre-offensive pour repousser les forces russes dans le sud et l’est, mais cette opération n’a permis de reprendre qu’un nombre limité de localités.

 

« Nous souhaitons tous une paix rapide », a poursuivi M. Stoltenberg.
 

« Mais dans le même temps nous devons reconnaître [ceci] : si le président [Volodymyr] Zelensky et les Ukrainiens cessent le combat, leur pays n’existera plus ».

 

« Si le président [Vladimir] Poutine et la Russie déposent les armes, nous aurons la paix », a-t-il déclaré.

Quant au souhait de l’Ukraine de rejoindre l’OTAN, M. Stoltenberg a assuré : « Il ne fait aucun doute que tôt ou tard l’Ukraine sera dans l’OTAN ».

 

Kyiv s’est rapproché de l’OTAN lors du sommet de l’alliance en juillet, a-t-il expliqué.
 

« Lorsque cette guerre prendra fin, nous aurons besoin de garanties de sécurité pour l’Ukraine. Autrement, l’histoire pourrait se répéter », a-t-il averti.

 

Au sommet de l’OTAN à Vilnius, les dirigeants de l’alliance sont convenus que l’Ukraine pourrait rejoindre l’OTAN une fois que certaines conditions seront remplies, les dirigeants américain et allemand soulignant que parmi ces conditions figurent des réformes pour protéger la démocratie et l’État de droit.

 

L’armée russe contredit Kyiv et assure toujours être à Andriïvka
 

L’armée russe a affirmé samedi ne pas avoir été « délogée » du village d’Andriïvka en Ukraine, au sud de la ville dévastée de Bakhmout sur le front est, contredisant une annonce faite la veille par l’état-major ukrainien.

 

« Dans le secteur de Donetsk, l’ennemi […] a continué à mener des opérations d’assaut […], tentant en vain de déloger les troupes russes des localités de Klichtchiïvka et Andriïvka », a indiqué le ministère russe de la Défense dans son bulletin quotidien.
 

Pourtant vendredi, l’armée ukrainienne avait dit « avoir libéré Andriïvka, dans la région de Donetsk ».

 

Selon cette source, les troupes de Kyiv avaient infligé, lors « d’opérations offensives », « des pertes significatives à l’ennemi en matière d’effectifs et d’équipements ».

 

Le démenti russe sème un peu plus la confusion sur la situation réelle dans ce tout petit village, peuplé d’une grosse cinquantaine d’habitants avant la guerre, après que Kyiv a annoncé cette semaine sa prise.

 

Le porte-parole d’une brigade ukrainienne engagée dans les combats sur place avait lui indiqué vendredi à la télévision ukrainienne qu’Andriïvka était « complètement détruit » par les hostilités.

 

Dans une vidéo publiée samedi par sa brigade sur Telegram, on voit des soldats ukrainiens avancer dans un décor d’enfer fait d’arbres calcinés et de ruines.

 

La féroce et sanglante bataille pour la petite ville de Bakhmout, juste au nord de cette petite localité, a duré plus d’un an. Moscou avait revendiqué en mai la capture de la ville, largement détruite par les combats et les bombardements.

 

Les autorités d’occupation russe ont par ailleurs annoncé samedi que cinq civils avaient été tués et une autre personne blessée dans plusieurs frappes ukrainiennes sur Donetsk et Svitlodarsk, une localité située à 30 km au sud-est de Bakhmout, en territoire sous contrôle russe.

 

« Trois maisons d’habitation et deux infrastructures civiles ont été endommagées, une maison a été détruite à Svitlodarsk », a ajouté sur Telegram le chef de l’occupation russe de la région de Donetsk, Denis Pouchiline.

 

L’armée ukrainienne mène depuis début juin une contre-offensive destinée à repousser les forces russes dans l’Est et le Sud, mais elle fait face à de puissantes lignes défensives faites de champs de mines, de tranchées et de pièges antichars.

 

Cette opération n’a jusqu’à présent permis que la prise d’une poignée de villages, mais la poussée ukrainienne s’est intensifiée ces dernières semaines, notamment sur le front sud.

 

Deux cargos naviguent vers les ports ukrainiens

 

L’Ukraine a annoncé samedi que deux cargos naviguaient actuellement en mer Noire en direction de ses ports, une première depuis la fin en juillet de l’accord céréalier avec la Russie qui permettait depuis l’été 2022 d’exporter les denrées ukrainiennes malgré l’invasion russe.

 

« Les premiers navires civils empruntent le corridor temporaire pour rejoindre les ports ukrainiens », s’est félicité sur Facebook le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov.

 

« Les cargos Resilient Africa et Aroyat ont confirmé qu’ils étaient prêts à emprunter la route vers le port de Tchornomorsk pour charger près de 20 000 tonnes de blé à destination de l’Afrique et de l’Asie », a-t-il ajouté dans son communiqué.

 

Selon les informations qu’il a publiées, les deux cargos « battent pavillon de Palaos et leur équipage est composé de citoyens de Turquie, d’Azerbaïdjan, d’Égypte et d’Ukraine ».

 

Ce sont les premiers navires à naviguer en direction des ports du sud de l’Ukraine depuis mi-juillet, malgré la menace répétée de Moscou de prendre ses bateaux pour cibles.

 

Mi-juillet, la Russie avait en effet claqué la porte de l’accord céréalier signé à l’été 2022 avec Kyiv sous l’égide de l’ONU et de la Turquie pour permettre, malgré la guerre, l’exportation des céréales ukrainiennes, cruciales pour la sécurité alimentaire mondiale.

 

Depuis, la Russie a mené une campagne de bombardements visant les infrastructures portuaires et céréalières de l’Ukraine, un moyen, selon Kyiv, d’empêcher toute tentative d’exportations. Moscou affirme de son côté toucher des cibles militaires.

 

« En un mois », « 270 000 tonnes de céréales » avaient été détruites dans des frappes russes, avait pourtant indiqué M. Koubrakov le 23 août.

 

À ce stade, dans le sens inverse – en direction du détroit du Bosphore –, « cinq cargos ont emprunté le corridor temporaire » mis en place par Kyiv, a rappelé le ministre samedi.

 

 

 

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