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Gaza: Guterres appelle à un "cessez-le-feu humanitaire", le Hamas annonce la mort de deux otages

Lundi 15 Janvier 2024

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé lundi à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" à Gaza, où la guerre opposant depuis 101 jours Israël au Hamas a fait plus de 24.000 morts selon le mouvement islamiste palestinien, entrainant la région dans une spirale de violences.

 

Après l'annonce de ce lourd bilan humain, le Hamas a fait état lundi de la mort de deux otages israéliens. Il a diffusé pour ce faire une vidéo où l'on voit une jeune femme - également otage et visiblement sous pression - annoncer les décès.

 

"Ils ont été tués dans des bombardements sionistes sur Gaza", a affirmé dans un communiqué la branche armée du Hamas. Elle avait déclaré dimanche soir, à l'issue d'une journée de mobilisation en Israël en soutien aux otages, que beaucoup d'entre eux avaient "probablement été tués récemment", rejetant la "pleine responsabilité" sur les autorités israéliennes.

 

"Le Hamas a été touché durement" et "la seule carte qui lui reste à jouer est la corde sensible de la société israélienne, à travers des sévices psychologiques" sur les familles, a fustigé le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, pour qui seule la "pression militaire" permettra de sauver les otages.

 

Alors qu'aucune désescalade des hostilités ne se dessine, Antonio Guterres a lancé un nouvel appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat".

 

"Nous continuons de demander un accès humanitaire rapide, sûr, sans obstacle, étendu, et continu dans et à travers Gaza", a déclaré le secrétaire général de l'ONU devant la presse, ajoutant que "rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien".

 

- Nouvelle attaque des Houthis -

 

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

 

Quelque 250 personnes ont alors été prises en otages, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 25 auraient été tuées, selon de récentes estimations des autorités israéliennes. Une centaine ont été libérées lors d'une trêve fin novembre.

 

Dans la bande de Gaza, femmes, enfants et adolescents constituent la majorité des plus de 24.000 personnes tuées par les bombardements et opérations militaires israéliennes, selon le ministère de la Santé du mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza.

 

Dans le contexte de violences généré par ce conflit, une femme a été tuée et au moins 13 personnes blessées à la mi-journée, dans un attentat à la voiture bélier à Raanana, une banlieue de Tel-Aviv, a indiqué la police israélienne qui dit avoir arrêté deux suspects palestiniens. Deux jeunes Français figurent parmi les blessés, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

 

Au large du Yémen, un cargo américain a été touché lundi dans le golfe d'Aden par un missile des Houthis, qui avaient la veille attaqué un destroyer américain selon l'armée américaine.

 

Ces rebelles yéménites soutenus par l'Iran ont lancé depuis le début de la guerre à Gaza une campagne d'attaques en mer Rouge contre les bateaux marchands qui seraient liés à Israël, disant agir en solidarité avec les Palestiniens.

 

- "Risques de famine et d'épidémies" -

 

Sur le terrain, l'armée israélienne concentre désormais ses frappes sur le sud de la bande de Gaza, où ont afflué des centaines de milliers de Gazaouis fuyant les combats plus au nord.

 

Les 2,4 millions d'habitants de ce petit territoire surpeuplé et assiégé, dont 1,9 millions ont dû quitter leur foyer selon l'ONU, manquent de tout. Le froid complique encore leur survie au quotidien.

 

A Rafah, proche de la frontière égyptienne, où s'entassent des centaines de milliers de déplacés, de la fumée et une odeur âcre émanent du feu que la famille d'Ismaïl Nabhane a allumé avec du bois de chauffage et du plastique devant son abri de fortune.

 

"Les enfants sont sans cesse malades. Ils n'arrêtent pas de tousser et d'être enrhumés, leurs vêtements ne sont pas suffisamment épais pour les réchauffer", décrit son épouse, Raidah Aouad, à l'AFP.

 

Dans un communiqué commun, l'Unicef, le Programme alimentaire mondial et l'Organisation mondiale de la Santé ont mis en garde lundi contre un "risque de famine" et d'"épidémies de maladies mortelles".

 

- Nouvel effort diplomatique -

 

La guerre exacerbe aussi les tensions à la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes sont désormais quotidiens.

 

Dimanche, le mouvement islamiste pro-iranien a indiqué avoir mené six attaques sur le sol israélien, dont une sur un village qui, selon l'armée israélienne, a tué deux civils, mère et fils.

 

Lundi, l'Iran a pour sa part appelé les Etats-Unis et le Royaume-Uni à "arrêter immédiatement la guerre" contre le Yémen, après les frappes menées vendredi et samedi par Washington et Londres contre les Houthis, qui n'ont en rien fait cesser les attaques de ces derniers.

 

En Cisjordanie occupée, autre zone de tension, trois Palestiniens ont été tués lundi dans des affrontements avec les forces israéliennes , selon le ministère de la Santé palestinien. Plus de 340 Palestiniens y sont morts dans des violences depuis le 7 octobre, selon les autorités palestiniennes.

 

Après une tournée du chef de la diplomatie américaine, les efforts internationaux se poursuivent pour éviter un embrasement régional. 

 

La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a annoncé un déplacement cette semaine en Jordanie, Israël, dans les Territoires palestiniens et aux Emirats arabes unis. [AFP]

 
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