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GAMBIE : L’état d’incertitude, en attendant l’armée !

Dimanche 11 Décembre 2016

Le président sortant de Gambie, Yahya Jammeh, a confirmé son refus de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle du 1er décembre qui a vu la victoire de l'opposant Adama Barrow et a choisi d'en appeler à la Cour suprême du pays.
 
Yahya Jammeh, qui avait dans un premier temps admis sa défaite électorale après 22 ans au pouvoir, suscitant l'espoir d'une transition démocratique, a rejeté le résultat du scrutin, plongeant le petit pays d'Afrique de l'Ouest dans l'incertitude.
Il "déplore des anomalies sérieuses et inacceptables qui se sont apparemment manifestées lors du processus électoral".
Dans un communiqué lu samedi soir à la télévision, le parti au pouvoir, l'Alliance pour la réorientation patriotique et la construction, dit qu'un appel devant la Cour suprême allait être déposé, dans les délais légaux, soit au plus tard mardi.
 
L'Union africaine a condamné le revirement de Yahya Jammeh, l'invitant à "faciliter la transition pacifique et ordonnée et à transférer le pouvoir" au nouveau président élu. Elle a demandé aux forces de sécurité de rester neutres dans cette crise.
Les Etats-Unis ont aussi condamné le revirement et parlent de "tentative flagrante pour essayer de saper un processus électoral crédible et rester au pouvoir de manière illégitime".
Avant l'élection, le président Jammeh promettait de diriger le pays pendant "un milliard d'années".
 
QUE VA FAIRE L'ARMÉE ?
L'issue de sa tentative de coup de force dépendra dans une large mesure de la position de l'armée, qui lui a été fidèle depuis deux décennies.
Selon l'entourage d'Adama Barrow, qui doit théoriquement entrer en fonction en janvier après une période de transition, le chef d'état-major de l'armée, le général Ousman Badjie, a contacté le président élu pour l'assurer de son soutien.
Mais, dit-on dans les milieux diplomatiques, une faction de militaires pourrait rester fidèle au président sortant.
 
Une trentaine de partisans d'Adama Barrow se sont rassemblés dimanche devant sa résidence, à Banjul, pour disent-ils, assurer sa sécurité.
De source diplomatique, on rapporte que le président élu "se sent menacé et en appelle à la protection de la communauté internationale". Adama Barrow a refusé de répondre aux questions de Reuters dimanche.
 
Les résultats officiels de l'élection à un tour ont attribué 45,5% des votes à Adama Barrow, un promoteur immobilier qui a travaillé un temps comme garde de sécurité à Londres, contre 36,7% au président actuel.
 
La commission électorale a ensuite corrigé ces chiffres et lui ont attribué une marge de victoire plus réduite, avec 43,%3 des voix, soit moins de 20.000 bulletins d'écart avec Yahya Jammeh. La Gambie compte 1,8 million d'habitants.
Les groupes de défense des droits de l'homme ont de longue date dénoncé des détentions arbitraires, l'usage de la torture et le meurtre d'opposants politiques par le régime de Yahya Jammeh.
Dans un communiqué diffusé samedi, Amnesty International dénonce la "décision extrêmement dangereuse" du président Jammeh qui "risque de mener à de l'instabilité et à une possible répression".
 
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