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En Haïti, l’ONU referme la page du maintien de la paix dans un contexte difficile

Jeudi 17 Octobre 2019

Au dernier jour du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), le chef des opérations de paix de l’ONU a souligné mardi que l’Organisation maintenait son soutien au pays mais que la sortie de la crise politique que traverse actuellement l’Etat des Caraïbes était « du ressort des Haïtiens ».


En Haïti, l’ONU referme la page du maintien de la paix dans un contexte difficile
Il y a 15 ans, l’ONU déployait la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), une opération de maintien de la paix établie par le Conseil de sécurité pour soutenir la stabilité du pays ayant connu plusieurs crises politiques successives. En octobre 2017, la MINUSTAH a cédé la place à la MINUJUSTH qui achève son mandat ce 15 octobre.
 
« Aujourd’hui, en ce dernier jour du mandat de la MINUJUSTH, et avec les Haïtiens eux-mêmes, nous refermons la page du maintien de la paix en Haïti, mais nous ne refermons pas la page du soutien des Nations Unies à Haïti », a précisé Jean-Pierre Lacroix, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée au pays.
 
Au cours des 15 dernières années, 188 membres du personnel militaire, de police et civil de l’ONU ont donné leur vie en Haïti.
 
Devant le Conseil, M. Lacroix a indiqué que le chapitre du maintien de la paix en Haïti a été caractérisé par des succès communs avec le peuple haïtien mais aussi par la tragédie du tremblement de terre de 2010, « et par les leçons de ce que nous aurions du mieux faire ».
 
« En ce jour, nous devons réfléchir ensemble à tous ces aspects, qui forment le socle à partir duquel nous pourrons entrer dans la prochaine étape du partenariat d’Haïti avec les Nations Unies », a-t-il dit.
 
Pour le chef des opérations de paix, la capacité et la responsabilité de sortir de la crise que traverse actuellement Haïti et qui risque de saper les progrès accomplis au cours des dernières années, « est du ressort des Haïtiens de toutes sensibilités politiques ». « Seul leur engagement en faveur d’un dialogue politique de bonne foi, leur rejet de la violence, et leur volonté de rechercher des compromis peuvent tracer le chemin pour trouver les solutions permettant de traiter, par des réformes, les racines les plus profondes, politiques et institutionnelles, de l’instabilité récurrente en Haïti », a-t-il rappelé.
 
Devant les membres du Conseil, M. Lacroix a salué les efforts entrepris par la Représentante spéciale du Secrétaire général en Haïti, Helen La Lime, ainsi que par les collègues de la MINUJUSTH jusqu’au dernier jour de la mission, pour entretenir le dialogue, de manière concertée avec les partenaires internationaux, avec un éventail large d’interlocuteurs, dans le but de promouvoir des solutions haïtiennes aux défis actuels. Mme La Lime restera en Haïti. L’Américaine a été nommée mardi à la tête du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) par António Guterres  qui a choisi de la garder comme Représentante spéciale dans le pays.
 
Selon M. Lacroix, les efforts déployés jusqu’à présent en Haïti par le maintien de la paix devront être poursuivis dans le cadre de la nouvelle configuration des Nations Unies dans le pays, et au-delà du règlement de la crise actuelle. « Cela sera essentiel pour aider à mettre en place les conditions du dialogue de plus long terme, dont pourra émerger une vision nationale des réformes », a-t-il dit.
 
« Dans ce contexte difficile, la fermeture de la MINUJUSTH ne signifie pas un départ des Nations Unies d’Haïti », a souligné le Secrétaire général adjoint. « Au contraire, cela conduira à la poursuite du soutien de l’ONU à Haïti, sous une autre forme », a-t-il dit.
 
Recentrer les priorités
 
S'appuyant sur les réalisations et les enseignements tirés de la MINUSTAH et de la MINUJUSTH, et facilitée par les réformes entreprises par le Secrétaire général au sein de l'ONU, la transition du maintien de la paix est une occasion de recentrer les priorités du système des Nations Unies afin d’apporter le bon type d’appui au bon moment pour le peuple haïtien, estime M. Lacroix.
 
« En effet, par cette transition, la présence onusienne voit ses capacités adaptées aux besoins sur le terrain, avec le rôle politique et de bons offices pris en charge par le BINUH, qui se concentre sur la promotion de solutions politiques, tandis que l'équipe pays prend le relai sur |’intégralité des activités de soutien programmatique et technique », a-t-il expliqué.
 
Le principe du lien étroit entre la paix, la sécurité et le développement a guidé toute la planification pour la transition entre mission de paix et mission politique, en identifiant les priorités spécifiques de l’ONU sur la prochaine période et en prévoyant un soutien intégré à leur mise en œuvre, a-t-il ajouté. De même, les nouveaux indicateurs, demandés par ce Conseil et présentés dans le rapport du Secrétaire général, reflètent à la fois une orientation politique plus forte et incluent des objectifs socio-économiques essentiels pour la stabilité d’Haïti, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD).
 
« Les progrès accomplis en Haïti au cours des 15 dernières années ne sont pas minces ; mais les acquis de la stabilité sont encore fragiles et doivent encore davantage s’enraciner dans la démocratie et le développement », a prévenu M. Lacroix.
 
Selon le Secrétaire général adjoint, le début des opérations du BINUH, mercredi, va marquer un « renouveau de l’engagement des Nations Unies en faveur de la stabilité et de la prospérité d’Haïti ». A cette occasion, il a encouragé le peuple haïtien à continuer de travailler étroitement avec les Nations Unies afin de « préserver et renforcer les progrès accomplis, et réaliser leurs aspirations pour l’avenir ». (News.un.org)
 
 
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