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Divulgation du secret de la défense nationale : une enquête judiciaire instruite à Paris, d’ex-collaborateurs de l’Élysée mis en examen

Mercredi 4 Juin 2025

Cinq suspects, des militaires et anciens collaborateurs de l’Élysée, ont été mis en examen pour divulgation du secret de la défense nationale, le 24 mai dernier, après leurs gardes à vue à la DGSI, révèle Le Parisien.

 

Une enquête extrêmement sensible. Ces cinq suspects, dont certains possèdent des liens proches à un service de renseignement, sont mêlées dans une affaire de renseignements militaires, vente d’armes et suspicions d’ingérences étrangères, a révélé le site spécialisé Intelligence Online.

 

Parmi les suspects, trois sont des militaires en poste dans les services de l’État les plus secrets, deux sont des civils et ils seraient tous les cinq âgés d’une vingtaine ou une trentaine d’années. Ils ont été mis en examen le 24 mai par un juge d’instruction spécialisé à Paris pour "soustraction, détournement, reproduction et divulgation du secret de la défense nationale en bande organisée" et "exercice non autorisé en bande organisée d’activité d’intermédiaire ou d’agence de publicité pour la fabrication ou le commerce de matériels de guerre, armes, ou munitions", expose Le Parisien.

 

Le "Wikipédia" de la Défense française

 

Dans ce dossier nébuleux, la justice s’intéresse à une entreprise d’intelligence économique privée, créée il y a neuf mois, en septembre 2024, par les suspects et domiciliée à Paris. D’après les statuts présentant la société, le fondateur serait un certain David B., ex-militaire de 34 ans d’origine tadjik. D’après Intelligence Online, il a occupé les fonctions de "coordinateur des relations internationales et des liaisons diplomatiques" à la présidence de la République entre 2018 et 2024.

 

Officiellement, l’entreprise des suspects présentait son objet social comme "le conseil pour les affaires et autres conseils de gestion". Officieusement, les mis en examen sont soupçonnés d’avoir créé cette structure à deux fins : commercialiser des informations confidentielles, dont certaines couvertes par le secret-défense, à des clients privés. Une sorte de "Wikipédia" du monde de la Défense français.

 

À ce stade, il est encore difficile de connaître quels étaient la nature et le volume de ces renseignements sensibles divulgués mais, selon le parquet, "rien ne laisse craindre qu’ait été mise en danger aucune opération militaire ni la santé des personnes".

L’identité des potentiels bénéficiaires des documents classifiés reste, pour l’heure, inconnue mais la justice a un temps exploré la piste d’au moins un client lié à un pays étranger - la Russie. La justice reproche également aux suspects d’avoir envisagé de vendre des armes dans un cadre privé, en utilisant notamment leur connaissance et leurs réseaux dans le monde militaire.
[6Medias]

 
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