Au Tchad, l'ancien Premier ministre et opposant Succès Masra a été formellement inculpé en mai dernier par la justice et le juge d'instruction l'a placé en détention préventive. Succès Masra est accusé d'avoir incité au massacre de 42 personnes quelques jours plus tôt à Mandakao, dans le sud du pays. Selon sa défense, le juge d'instruction, en plaçant Succès Masra en détention, a cédé aux pressions du plus haut sommet de l'État...
Pour le collectif d'avocats, qui représente le président des Transformateurs, le seul élément présenté par les enquêteurs et sur lequel s'est appuyé le juge pour rendre sa décision est un audio enregistré en 2023, appelant à l'autodéfense des populations du sud du pays face aux massacres qui avaient lieu à cette époque. Le courrier des avocats fustige les violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales du principal opposant tchadien, selon eux.
Ayant perdu toute confiance dans la justice du Tchad, Maître Vincent Bringarth — du cabinet parisien Bourdon et associés, déjà mandaté par le leader des Transformateurs pour saisir la Cour pénale internationale après le « jeudi noir » d’octobre 2022 – dit ne pas comprendre le silence de Paris...
« Dès le départ, nous savions que ces poursuites étaient parfaitement fabriquées, au regard du fait que elles reposent sur un enregistrement qui date de 2023 et que on vient tenter de porter une responsabilité à Succès Masra dans des affrontements qui ont eu lieu deux ans après, alors même qu'il n'y a strictement aucun lien de causalité entre cet enregistrement et ces affrontements...Concrètement, nous attendons une réaction ferme de la France et nous attendons également d'Emmanuel Macron qu'il puisse jouer un rôle de médiateur dans une situation de blocage. » [RFI]






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