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Chômage partiel: « pas de raison que l’Etat continue à payer l’intégralité des salaires » (Pénicaud)

Lundi 11 Mai 2020

Chômage partiel: « pas de raison que l’Etat continue à payer l’intégralité des salaires » (Pénicaud)
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a confirmé lundi que le dispositif de prise en charge du chômage partiel allait être progressivement réduit, estimant que l’Etat n’avait pas vocation à continuer de payer « l’intégralité des salaires » du secteur privé.
 
« Aujourd’hui, il y a 12,2 millions de salariés qui sont couverts par le chômage partiel », soit « six emplois sur dix du secteur privé », a déclaré Mme Pénicaud sur LCI, en assurant que ce dispositif avait permis d’éviter une vague de licenciements massifs.
 
Mais « aujourd’hui, les conditions de la reprise sont là. Donc il n’y a pas tellement de raison que ce soit l’Etat qui continue à payer l’intégralité des salaires de 12 millions de salariés en France », a poursuivi la ministre sur LCI.
 
« C’est pour ça qu’on va définir je pense dans la semaine quelle est la part de salaire que paiera l’entreprise », a-t-elle précisé, en indiquant que ce montant n’était « pas encore décidé ». « Ce sera modeste dans un premier temps mais progressif », a-t-elle néanmoins promis.
 
Les salariés du privé mis au chômage partiel par leur entreprise bénéficient actuellement d’une garantie de 84% du salaire net (100% au niveau du Smic), que l’Etat et l’assurance chômage remboursent intégralement aux employeurs dans la limite de 4,5 Smic.
 
En raison du déconfinement, le gouvernement a toutefois prévu que les entreprises contribuent dans des « proportions raisonnables » aux salaires des employés maintenus au chômage partiel, après le 1er juin -- l’objectif étant d’inciter à la reprise d’activité.
 
Le chômage partiel restera néanmoins pris en charge « à taux plein » dans certains secteurs comme l’hôtellerie et la restauration, qui ne sont pas autorisés à reprendre leur activité.
 
Interrogée par l’hebdomadaire « Entreprise et carrières » sur la nécessité d’augmenter le temps de travail comme l’a préconisé l’institut Montaigne, la ministre a répété que « le droit du travail comprend déjà suffisamment de dispositions comme l’annualisation du temps de travail ou le recours aux heures supplémentaires ».
 
« Je serai contente le jour où la question de la durée du travail se posera vraiment... Dans une crise, il faut se focaliser sur les sujets prioritaires », a-t-elle ajouté.
 
La possibilité ouverte par une ordonnance du 25 mars de déroger à la durée du travail (passant de 48 à 60 heures hebdomadaire, notamment) n’a pas été traduite par un décret, faute d’en avoir eu besoin « pour l’instant » dans un secteur en particulier, avait expliqué la ministre le 22 avril aux députés.
 
Ces dérogations peuvent aller jusqu’au 31 décembre, selon le texte de l’ordonnance qui les prévoit.
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