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Chasseurs de primes !

Mercredi 9 Novembre 2016

Dans la plupart des pays que l’on dit confrontés au phénomène du terrorisme djihadiste, pullulent des races diverses de chercheurs et experts ainsi qu’une nuée d’instituts appelés think tanks dont le métier est de vendre leurs réflexions et études à des gouvernements paniqués par la perspective de voitures piégées ou de kamikazes qui explosent où ils veulent. Il est donc de la responsabilité des Etats et des forces de sécurité de prévenir ces actes ignobles susceptibles de tuer sans discernement. Certains y parviennent, d’autres échouent. Dans les deux cas, il n’y a pas forcément des éléments pertinents pouvant expliquer le succès des uns ou l’échec des autres. Expertise et hasard vont souvent de pair, à l’insu de tous.
 
Sur cette question, il est impératif que l’Etat sénégalais, au-delà du volet surveillance-répression mis en branle depuis plusieurs mois et qui ne souffrirait point d’être évalué, devrait également attacher une importance capitale aux désordres potentiels enfouis dans la production d’«études» et de «rapports» présumés scientifiques, mais dont la substance réside dans la stigmatisation délibérée de populations de zones présupposées poreuses aux idées djihadistes.
 
Les périodes porteuses de troubles sont généralement propices à des surenchères qui promeuvent davantage la construction d’intérêts crypto-personnels que la préservation des fondements de la sécurité publique. Elles sont alors des périodes de traite dont profitent vendeurs d’illusions et/ou chercheurs en quête d’influence, à moindres frais, au plus vite.
 
Pour un chercheur digne de ce nom, il ne doit pas être possible nulle part dans le monde, de jeter en pâture à un Etat, à ses services de renseignements et à des compatriotes, des populations dont le seul tort serait d’avoir été classées dans des segments de pauvreté dont l’établissement peut bien être subjectif. Des jeunes gens issus de familles riches et aisées ne seraient-ils donc jamais susceptibles de devenir terroristes ? Lorsque des convictions personnelles envahissent une question de recherche, c’est l’échec scientifique qui en découle.
 
Tenter le diable est un exercice périlleux et dangereux. Et le diable, rien ne l’empêche de se cacher dans la cupidité. Il y a sans doute, pas seulement au Sénégal, des experts qui estiment que la fulgurance de leur carrière passe nécessairement par la survenue de drames. Egoïsme ! Surtout quand on a la possibilité de quitter le pays avec un autre passeport, en laissant derrière soi désolation et sang. Que Dieu protège le Sénégal. (Momar Dieng)

 
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