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Burkina Faso - La junte anticipe sur le sommet de la Cedeao et demande l’aide de ses partenaires

Jeudi 27 Janvier 2022

Le chef de la junte militaire au pouvoir depuis trois jours au Burkina Faso, a demandé jeudi soir l’aide de ses partenaires internationaux à la veille d’un sommet des États ouest-africains qui pourrait déboucher sur des sanctions.
 
Dans sa première allocution depuis sa prise de pouvoir lundi, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a estimé que le Burkina avait «plus que jamais besoin de ses partenaires». «Je sais comprendre les doutes légitimes suscités par cette rupture dans la marche normale de l’État. Mais je voudrais rassurer l’ensemble des amis du Burkina Faso que le pays continuera à respecter les engagements internationaux, notamment en ce qui concerne le respect les droits de l’Homme», a indiqué Paul-Henri Sandaogo Damiba, précisant que l’indépendance de la justice serait «assurée».
 
Un sommet virtuel des pays membres de la Communauté des États ouest-africains (Cédéao) qui a fermement condamné ce nouveau coup d’État dans la région, doit se tenir vendredi. Comme elle l’a fait auparavant pour deux autres pays où des militaires ont pris le pouvoir, le Mali et la Guinée, la Cédéao devrait suspendre le Burkina Faso de ses instances et pourrait imposer des sanctions aux putschistes.
 
Une «priorité», la sécurité
 
Le lieutenant-colonel Damiba s’est engagé «au retour à une vie constitutionnelle normale», «lorsque les conditions seront réunies», sans préciser d’agenda. Faisant de la sécurité sa «priorité», il a longuement rendu hommage aux soldats et aux supplétifs civils qui affrontent les groupes djihadistes qui endeuillent régulièrement le Burkina Faso dans des attaques meurtrières.
 
Jeudi, Paul-Henri Sandaogo Damiba a poursuivi les consultations avec les diverses organisations de la société burkinabè en recevant au Palais présidentiel une vingtaine de syndicalistes. «Il nous a donné l’assurance que nous serons consultés et impliqués dans ce qui sera mis en place», a déclaré Marcel Zanté, président de l’Unité d’action syndicale qui regroupe 130 organisations.
 
Sans surprise, le coup d’État a été condamné par le MPP qui a réclamé la «libération immédiate» du président renversé et de son Premier ministre Lassina Zerbo. Condamnation et libération également exigées par la communauté internationale.
 
La société civile «prend acte»
 
Plusieurs organisations de la société civile, parmi lesquelles la Balai citoyen qui avait joué un rôle crucial dans la chute de l’ex-président Blaise Compaoré en 2014 après 27 ans au pouvoir, ont en revanche été plus mesurées. «Nos organisations attachées à l’État de droit et aux valeurs démocratiques, réprouvent les coups d’État militaires ou constitutionnels (modifications d’articles pour se maintenir au pouvoir)», écrivent-elles dans un communiqué, ajoutant aussitôt: «Néanmoins, elles prennent acte de la situation».
 
Position similaire de plusieurs partis d’opposition à Roch Marc Christian Kaboré, dont le plus important, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) proche de Blaise Compaoré, qui «marquent leur disponibilité à apprécier la vision qui leur sera soumise» par la junte.
 
Les organisations de la société civile exigent «la poursuite normale» du procès des assassins présumés en 1987 de Thomas Sankara, leader progressiste et icône panafricaine, tué par un coup d’État fomenté par des proches, dont Blaise Compaoré qui avait pris le pouvoir.
 
Dans son allocution, le chef de la junte a promis que l’indépendance de la justice serait «assurée». Commencé en octobre 2021, le procès a été interrompu par le putsch, mais reprendra rependra lundi devant le tribunal militaire de Ouagadougou, a indiqué un communiqué du parquet du procureur militaire.
 
Le parquet dément en outre des informations faisant état de la libération du principal accusé présent à ce procès, le général Gilbert Diendéré, un proche de Blaise Compaoré, autre accusé majeur jugé en absence, puisqu’il vit en Côte d’Ivoire. Le général Diendéré purge déjà une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’État commise en 2015. (AFP)
 
 
 
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