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Au Maroc, le projet de réforme du code de la famille déçoit les féministes : « Il reste du chemin à parcourir »

Vendredi 27 Décembre 2024

Six mois d’auditions pour une vingtaine de mesures. C’est peu dire que les premières propositions de réforme du code de la famille présentées par le ministre de la justice, mardi 24 décembre à Rabat, n’ont pas suscité l’enthousiasme des féministes au Maroc. 


Celles-ci reconnaissent que le projet de révision du texte, déjà fortement modernisé en 2004, constitue « un pas supplémentaire » vers l’amélioration des droits des femmes, mais le dévoilement des grandes lignes de cette rénovation n’a pas conduit à l’aggiornamento espéré par les plus progressistes...

 

Les récriminations ont été particulièrement vives à l’encontre du Conseil supérieur des oulémas, présidé par Mohammed VI. Questionnés sur plusieurs points, les théologiens musulmans ont écarté une mesure pourtant réclamée de longue date par les associations. Ainsi le test génétique de paternité a-t-il été jugé non conforme aux préceptes de l’islam, ce qui n’a pas manqué de susciter les commentaires amusés des internautes. 

 

« Nos oulémas devraient aussi interdire l’usage des smartphones pour connaître les horaires de prière ou empêcher les pèlerins de se rendre par avion à La Mecque », a ironisé mardi Omar El Hyani, membre de la Fédération de la gauche démocratique, un parti d’opposition. 

 

Le choix des oulémas n’a toutefois pas totalement surpris. Le droit à la filiation paternelle est certes protégé par une convention internationale ratifiée par le Maroc, mais il se confronte au droit musulman, pour lequel la prohibition des relations sexuelles hors mariage l’emporte sur le seul fait biologique. La société civile dénonce régulièrement cette dualité entre les deux référentiels, l’un religieux, l’autre réglementaire. [Le Monde]

 

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