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Attaque devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, deux blessés, l'auteur arrêté

Vendredi 25 Septembre 2020

Attaque devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, deux blessés, l'auteur arrêté
 
Deux personnes, des journalistes de l’agence Premières lignes, ont été blessées vendredi à Paris dans une attaque à l’arme blanche devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, alors que se tient dans la capitale le procès de l’attentat de 2015 contre l’hebdomadaire, ont annoncé les autorités.
 
L’auteur principal de l’attaque a été arrêté et un deuxième suspect est en garde à vue, a dit Jean-François Ricard, procureur général du parquet national antiterroriste (PNAT) qui s’est saisi de l’enquête.
 
De source policière, le principal suspect est un jeune homme de 18 ans d’origine pakistanaise et déjà connu des services de police pour port d’arme blanche.
 
Présent aux côtés de Jean-François Ricard lors d’une visite sur les lieux de l’attaque, le Premier ministre Jean Castex a déclaré que les jours des victimes n’étaient pas en danger. Il a affirmé son “attachement indéfectible à la liberté de la presse (et) sa volonté résolue, par tous les moyens, de lutter contre le terrorisme”.
 
Dans un tweet, toute l’équipe de Charlie Hebdo a dit apporter “son soutien et sa solidarité à ses anciens voisins et confrères (de Premières Lignes) et aux personnes touchées par cette odieuse attaque”.
Celle-ci est survenue en fin de matinée, dans le XIe arrondissement de Paris.
 
“DES CRIS TRÈS FORTS” ET “DU SANG PAR TERRE”
 
Selon des témoins, un homme armé d’un hachoir ou d’un gros couteau de boucher a attaqué deux journalistes de la société de production visuelle Premières lignes qui étaient en train de fumer une cigarette au bas de l’immeuble qui abritait autrefois également les locaux de Charlie Hebdo.
 
“Ils ont été surpris et attaqués par un seul assaillant, armé d’un très gros couteau. Ce sont des coups portés extrêmement violemment, j’ai entendu les cris dans la rue, j’étais au deuxième étage”, a déclaré Luc Hermann, de Premières lignes, précisant sur BFM TV que les victimes étaient un homme et une femme, des trentenaires. “Vous imaginez l’effroi dans cet immeuble cinq ans et demi après l’attentat contre Charlie Hebdo. Le traumatisme est extrêmement important pour toute l’équipe.”
 
Premières Lignes fournit des reportages pour des émissions telles que Cash Investigation.
 
Une habitante du quartier a également déclaré à Reuters avoir entendu des “cris très forts” et avoir vu “du sang par terre” une fois descendue dans la rue.
 
“J’ai vu des gens tirer une femme blessée à l’intérieur de l’immeuble où il y a une agence de presse”, a-t-elle dit. “Des ouvriers qui faisaient des travaux dans la rue m’ont dit qu’un homme à peau sombre avait frappé au hasard une dame avec un gros couteau de boucher devant la fresque à la mémoire des journalistes de Charlie Hebdo. Un homme a poursuivi l’agresseur et il a apparemment été blessé aussi.”
 
ATTAQUE DANS UN “LIEU SYMBOLIQUE”, DIT CASTEX
 
Quelques instants plus tard, un suspect a été interpellé avec du sang sur le visage et les mains près de l’opéra Bastille, non loin de là, alors que les forces de l’ordre s’étaient déployées en nombre dans le quartier, dont les écoles ont déclenché le plan d’urgence en confinant leurs élèves.
 
Un autre suspect a été arrêté à la station de métro Richard-Lenoir, selon un témoin interrogé par Reuters.
 
“J’ai vu les policiers sortir de la station de métro Richard-Lenoir avec un jeune homme menotté”, a dit Nathan Messas, qui habite en face des anciens locaux de Charlie Hebdo.
 
Ce “deuxième individu est également placé en garde à vue afin de procéder à un certain nombre de vérifications s’agissant de ses relations avec l’auteur principal”, a dit Jean-François Ricard.
 
Le procureur général du parquet national antiterroriste a justifié la saisine du PNAT par les liens entre cette attaque et l’attentat de 2015 contre Charlie Hebdo, que ce soit le lieu ou la tenue actuelle du procès, mais aussi en raison de “la volonté manifeste de l’auteur d’attenter à la vie de deux personnes dont il ignorait tout et qui se trouvaient à ce moment-là simplement en pause cigarette”.
 
L’enquête a été ouverte pour “tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs terroriste criminelle”.
 
Cette attaque survient “dans un lieu symbolique et au moment même où se déroule le procès des auteurs des actes indignes contre Charlie Hebdo”, a rappelé Jean Castex.
Le jour de l’ouverture de ce procès le 2 septembre, l’hebdomadaire a de nouveau publié les caricatures de Mahomet mises en cause par les auteurs de l’attentat, les frères Kouachi, qui ont tué 12 personnes en ouvrant le feu le 7 janvier 2015 dans la rédaction. (Reuters)
 
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