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Anticor veut mettre la "pression" pour que Kohler et Dupond-Moretti démissionnent

Mardi 4 Octobre 2022

La présidente de l'association Anticor, Elise Van Beneden, a estimé mardi qu'il "fallait mettre la pression pour obtenir la démission" des deux figures de la macronie Alexis Kohler et Eric Dupond-Moretti, tous deux mis en cause dans des affaires d'atteinte à la probité.
 
"Aujourd'hui le gouvernement, l'administration, nous dit que la +jurisprudence Balladur+", selon laquelle un ministre mis en cause par la justice doit démissionner, "n'est plus (...) sauf si la pression est trop forte", s'est désolée Mme Van Beneden, lors d'une conférence de presse à Paris.
 
"Ca veut dire qu'il y a une espèce de baromètre de l'acceptabilité des atteintes à la probité, qui est à mon sens inacceptable, mais il y a aussi un message que je vous invite à relayer", a ajouté la présidente de l'association anti-corruption  à l'attention de la presse, "c'est que peut-être il faut mettre la pression pour obtenir la démission" de ces deux hauts responsables de la macronie.
 
Lundi matin, la Cour de justice de la République (CJR) a prononcé le renvoi en procès du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, accusé d'avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats auxquels il s'était opposé quand il était avocat.
 
Quelques heures plus tard, lundi après-midi, a été annoncée la mise en examen le 23 septembre d'Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée, pour "prise illégale d'intérêts" dans l'enquête sur ses liens avec l'armateur italo-suisse MSC.
L'exécutif a exclu toute démission des deux hommes.
 
"Il faut protéger le pouvoir politique de ça", a commenté Mme Van Beneden, pour qui ces maintiens en poste sont "incompréhensibles". Pour cette avocate de profession, "c'est au supérieur d'Eric Dupond-Moretti et d'Alexis Kohler de tirer les conséquences du discrédit qui s'attache à ces mises en examen et à ce renvoi devant la CJR, qui n'entache pas que la réputation de ces deux hommes extrêmement puissants". 
 
Pour Me Jean-Baptiste Soufron, avocat d'Anticor dans le dossier Kohler, ce dernier "se voit reprocher aujourd'hui l'infraction la plus grave qu'on puisse reprocher à un fonctionnaire dans le cadre de ses fonctions".
 
"Il est le numéro un de l'administration française : sera-t-il en mesure de faire correctement son travail ?", a interrogé ce conseil.
 
Me Jérôme Karsenti, qui défend Anticor dans le dossier Dupond-Moretti, a refusé que ce dossier soit présenté comme "une querelle de magistrats", rappelant que la plainte d'Anticor était antérieure à la plainte des deux principaux syndicats de magistrats dans ce dossier.
 
L'avocat s'est inquiété d'une "accoutumance aux dysfonctionnements de nos politiques".
 
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