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Affaire Bétharram : François Bayrou maintient son ignorance des faits de violence lors de son audition

Mercredi 14 Mai 2025

Inquiété depuis trois mois par des publications dans la presse au sujet de violences commises au sein de l'établissement catholique du Béarn, dont il est accusé d'avoir eu connaissance, le locataire de Matignon répond, mercredi 14 mai, aux questions des députés sur cette affaire.

 

Sommé de s'expliquer sur ce qu'il savait ou non des violences physiques et sexuelles au collège lycée Notre-Dame de Bétharram, l'ancien ministre de l'Éducation se retrouve depuis mercredi, 17 heures, face à une commission d'enquête de députés. "Jamais je n'avais entendu parler de violences sexuelles", a déclaré le maire de Pau, sous serment, lors de son audition à l'Assemblée nationale.

 

"Je maintiens que je n'étais pas informé au-delà des journaux (…) car le juge Christian Mirande avait cultivé un silence pour qu'il n'y ait pas de fuite", argumente le chef du gouvernement, évoquant un ex-juge saisi en 1998 pour une affaire concernant le père Carricart, ex-directeur de l'établissement béarnais, décédé en 2000 et écroué pour le viol d’un élève. François Bayrou avait toujours nié avoir connu ce religieux, lit-on dans les colonnes de Ouest-France.

 

"Sali" par la lanceuse d'alerte

 

Si François Bayrou insiste sur ce volet de l'affaire, c'est qu'il s'estime "depuis des mois", "constamment sali" par les propos de Françoise Gullung, une enseignante qui exerçait à partir de 1994, considérée comme la lanceuse d’alerte de l’affaire. "Je répète, madame Gullung ne peut avoir connu Carricart, car il est parti à Rome entre 1991 et 1993, donc des années avant les événements".

 

À plusieurs reprises, le Béarnais s'en est pris à ses différents interlocuteurs. Une dizaine de fois, relève 20 Minutes, il a fustigé la "méthode" du député LFI Paul Vannier et brandi un exemplaire de "La Meute", livre à charge contre Jean-Luc Mélenchon. Entre deux hausses de ton avec Fatiha Keloua-Hachi, la présidente de la commission, notamment à chaque fois que le Premier ministre produit de nouveaux éléments sans l'avoir prévenue, l'ancien député MoDem entend montrer la "malhonnêteté" de la commission, "celle de M. Vannier !", s'emporte-t-il alors que le député LFI l'interroge sur la claque qu'il a infligée à un enfant qui lui "faisait les poches" dans la rue en 2002, devant les caméras. 

 

À la fin de ce nouvel échange houleux, Paul Vannier a conclu : "Il y a donc pour vous des tapes éducatives et des claques non violentes".

 

Une demi-heure seulement après le début de la commission, François Bayrou avait déjà démarré la joute avec le député Insoumis. "Je ne me laisserais pas emporter par vous. Vous m’accusez d’avoir protégé des pédocriminels. Vous essayez de déformer la réalité à chaque intervention", avait-il protesté.

 

Accusé de dissimuler la vérité depuis février dernier par Mediapart, qui parle de "décennies" de violences commises au sein de l'établissement privé de la région de Pau, François Bayrou était attendu sur son éventuelle action auprès de la justice face à une situation dont l'ampleur dépasse la sphère médiatique. Le 22 avril dernier, parmi les enfants qu'il a scolarisés au sein de l'établissement, sa propre fille, Hélène Perlant, révélait avoir été elle-même victime de l'institution à la fin des années 1980. [6Medias]

 
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