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Tibet: un des principaux lamas abandonne la vie monastique pour se marier

Jeudi 30 Mars 2017

New Delhi - L'un des principaux chefs du bouddhisme tibétain, contesté par une partie des adeptes, a soudainement abandonné la vie monastique après s'être marié avec une amie d'enfance en Inde, ont annoncé jeudi ses services.

Thaye Dorje, 33 ans, a été désigné dès son enfance comme la réincarnation du karmapa lama, chef d'une des quatre branches du bouddhisme tibétain. Mais ce titre lui est contesté depuis longtemps par une partie des adeptes de cette école qui reconnaissent eux un autre moine, Urgyen Trinley, adoubé lui par le dalai lama, chef de la principale branche du bouddhisme tibétain.

Jeudi, les services de Thaye Dorje ont annoncé de manière inattendue qu'il abandonnait la vie monastique après s'être marié le 25 mars lors d'une cérémonie privée à Delhi avec Rinchen Yangzom, 36 ans, née au Bhoutan.

"J'ai le sentiment puissant, au fond de mon cœur, que ma décision de me marier aura un impact positif (...) pour chacun de nous", a déclaré le nouveau marié, cité dans un communiqué de ses services. Ces derniers ont précisé qu'il allait continuer à remplir le rôle du karmapa, notamment en continuant à enseigner et à offrir des prières à travers le monde.

La tradition tibétaine veut que des moines désignent un jeune garçon ayant manifesté des signes de ressemblance avec un de leurs chefs décédés comme la réincarnation de ce dernier.

Thaye Dorje est né au Tibet d'un père lui même lama haut placé, et d'une mère descendant de la noblesse tibétaine. Selon sa biographie officielle, il avait un an et demi lorsqu'il a commencé à dire qu'il était le karmapa.

Le karmapa lama n'est pas le seul titre du bouddhisme tibétain sujet à controverse. Le panchen lama, censé jouer un rôle important dans le choix du successeur du dalai lama, est l'objet d'une dispute depuis 1995 entre le gouvernement chinois et le dalai lama, qui en ont chacun désigné un. Celui désigné par le dalai lama a été arrêté par Pékin à l'âge de six ans, et on ne l'a plus vu depuis.

Le gouvernement communiste et athée de Pékin, qui considère le Tibet comme une partie inaliénable de la Chine depuis son annexion au début des années 1950, revendique depuis longtemps le droit de contrôler le processus de réincarnation des lamas. Nombre de bouddhistes tibétains craignent désormais que Pékin ne tente de leur imposer un chef spirituel de son choix après la mort du dalai lama.
 
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