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Retraites: La CFDT Cheminots maintient sa mobilisation, malgré l'appel de Berger

Samedi 21 Décembre 2019

Pressée par sa base, la CFDT Cheminots s’est refusée vendredi à appeler ouvertement à une trêve du mouvement contre la réforme des retraites pendant la période des fêtes, contrairement à ce que souhaitait le secrétaire général de l’organisation syndicale réformiste, Laurent Berger.
 
Cette prise de position isole l’UNSA-Ferroviaire - deuxième syndicat en importance à la SNCF - qui a annoncé la veille une pause dans les grèves, après avoir obtenu des garanties suffisantes de la part du gouvernement, décision désavouée par certains de ses militants.
 
“La CFDT Cheminots déplore l’insuffisance des propositions gouvernementales pour garantir les droits des cheminots au statut”, peut-on lire dans un communiqué.
 
“D’ici janvier, moment très important pour l’avenir de la dignité des futurs retraités, la CFDT Cheminots maintiendra sa mobilisation”, ajoute la fédération qui, pour éviter de froisser sa confédération, ne parle pas de grève, mais insiste sur la nécessité de poursuivre la “négociation”.
 
Le matin même sur France inter, Laurent Berger avait appelé à une trêve pour que “chacun puisse circuler librement pour faire ce qu’il a à faire pendant les fêtes”, mais a reconnu que sa fédération était libre d’en décider autrement.
 
Pour le secrétaire général de l’UNSA-Ferroviaire, Didier Mathis, la CFDT-Cheminots a manqué de “courage”.
 
“S’ils réagissent ainsi, c’est parce que parmi les militants de la CFDT, il y a beaucoup de conducteurs, et ce sont les plus mobilisés”, explique-t-il à Reuters.
 
7 UNIONS RÉGIONALES SUR 22
 
“Mais le nombre de grévistes diminue de jour en jour. Ils vont avoir du mal à tenir jusqu’au 9 janvier”, date de mobilisation interprofessionnelle annoncée par la CGT-FO-Solidaires-FSU.
 
De nombreux militants UNSA ont appelé, sur le terrain, à poursuivre le mouvement malgré les annonces de leur fédération. Selon le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, cela concerne sept unions régionales sur 22. Le secrétaire général de la CGT Cheminots, Laurent Brun, parle plutôt de 14 régions.
 
“La grève appartient aux grévistes et toute décision concernant un mouvement se vote démocratiquement en assemblée générale et non dans un bureau ou devant des caméras de télévision”, a écrit la section syndicale UNSA Paris Sud-Est par communiqué.
 
Selon Didier Mathis, le vote sur la question de la trêve au sein de la fédération était “serré”.
“Il est toujours difficile de satisfaire à 100%”, dit-il. Mais cette pause était nécessaire, pour ne “pas pénaliser les usagers qui aspirent à être en famille”. Il insiste par ailleurs sur les avancées obtenues.
 
Le gouvernement a accepté de permettre des départs anticipés progressifs pour les agents de la SNCF concernés par le nouveau régime (les générations nées après 1980 pour les agents sédentaires ou nées après 1985 pour les conducteurs), en fonction du nombre d’années passées dans l’ancien régime, explique l’UNSA-Ferroviaire dans un communiqué.
 
Le syndicat dit également avoir obtenu du gouvernement la garantie de pouvoir conserver 100% des droits acquis au moment du basculement dans le régime universel.
 
Pour Jean-Baptiste Djebbari, “le gouvernement a posé une négociation qui est loyale, des avancées qui sont concrètes, et des compromis qui sont souhaitables”.
“Après, chaque syndicat prend ses responsabilités”, a-t-il dit sur RTL. (Reuters)
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