Alors que la France a un déficit record de 60 milliards d’euros, le gouvernement cherche des moyens de le combler. Pour cela, il réfléchit à supprimer l'abattement fiscal de 10 % dont bénéficient les retraités.
“C'est toujours les retraités qu'on vise, je suis contre ça”, a condamné Éric Coquerel, lundi 21 avril. Invité de BFMTV, le député LFI a débattu de nombreux sujets, dont celui des retraites. Et pour cause, le gouvernement pense à supprimer l’abattement fiscal de 10 % des retraités afin de combler le déficit fiscal, à hauteur de 60 milliards d’euros. Une proposition que le député LFI conteste. “J'ai l'impression que finalement on prend des cibles bien commodes, et les retraités sont des cibles bien commodes", a-t-il déploré. Cela signifie que les 10 % des revenus annuels des retraités ne sont pas imposables. Toutefois, cet avantage fiscal ne peut pas dépasser 4 321 euros.
"Est-ce que l'urgence aujourd'hui c'est de toucher les retraités dont la très majorité ne fait pas partie des privilégiés de ce pays, ni même de ceux qui chaque année coûtent des dizaines de milliards d'euros à l'impôt? Je ne pense pas", a estimé l’élu, qui craint que cette décision ne touche “à la consommation populaire".
Un abattement remis en cause
Il y a quelques semaines, Éric Lombard a demandé "40 milliards d'euros d'efforts supplémentaires" pour renflouer les caisses de l’État. Et selon un rapport de la Cour des comptes, cet abattement fiscal a coûté 4,5 milliards d'euros aux finances publiques en 2023. Mais le syndicat Unsa-Retraités affirme que le taux d'imposition pourrait augmenter pour environ 8,4 millions de retraités - soit la moitié des 16 millions de retraités français. "Certains économistes parlent de 500 000" retraités qui deviendraient imposables, selon le syndicat.
“Le gouvernement essaie d’éviter le problème”, dénonce l’insoumis et pointe “les cadeaux fiscaux aux plus riches" : responsable du déficit actuel, selon lui. Toutefois, il est prêt à rediscuter des différents abattements, notamment celui des journalistes, à hauteur de 20 %, si l’impôt sur la fortune (ISF) est rétabli, avec 14 tranches, de manière plus équitable. [6Medias]