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Plus divisée que jamais, l'UA se cherche un président

Lundi 30 Janvier 2017

Photo archives
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ADDIS-ABEBA (Reuters) - Les pays membres de l'Union africaine, réunis à Addis-Abeba en Ethiopie, doivent désigner lundi leur nouveau président, un scrutin qui devrait mettre en lumière leurs profondes divergences sur plusieurs sujets, dont l'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
 
Les principaux candidats pour remplacer la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, première femme à occuper ce poste, sont la ministre kényane des Affaires étrangères Amina Mohammed et le Sénégalais Abdoulaye Bathily.
 
Trois des quatre principales régions du continent, l'Afrique australe, l'Afrique de l'Est et l'Afrique de l'Ouest, majoritairement francophone, soutiennent chacune leur candidat, laissant craindre une impasse et des marchandages.
 
Pour compliquer encore un peu plus cette réunion, les 54 Etats membres doivent se prononcer sur la réintégration du Maroc, qui a quitté en 1984 l'Organisation de l'unité africaine, ancêtre de l'UA, en raison du contentieux sur le Sahara occidental.
 
Ce territoire, qui borde le nord de la Mauritanie, est contrôlé par le Maroc depuis 1976 et revendiqué par le Front Polisario qui, soutenu par l'Algérie, demande une indépendance totale pour former la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
 
Si l'Algérie et l'Afrique du Sud, deux poids-lourds de l'organisation continentale, soutiennent la RASD, ni l'une ni l'autre n'ont ouvertement exprimé leur opposition à la réintégration du Maroc.
Les entrevues préliminaires ont également porté sur la CPI que Sud-Africains et Kényans accusent d'être l'instrument de l'impérialisme occidental et de focaliser ses procédures sur l'Afrique.
 
Le Nigeria et le Botswana affirment, eux, que la juridiction de La Haye est un garde-fou légal important pour les pays dont les systèmes judiciaires sont entravés par les conflits civils.
 
"Il y a tous ces appels en faveur de l'unité mais si vous observez l'UA aujourd'hui, elle est plus divisée que jamais, à propos du Maroc, des divisions régionales et de la CPI", a expliqué Liesl Louw-Vaudran, analyste à l'Institute for Security Studies de Pretoria. "C'est sans précédent".
 
Dlamini-Zuma, dont le nom est avancé pour succéder à son mari Jacob Zuma à la tête du Congrès national africain (ANC) cette année, devait achever son mandat en juillet dernier mais celui-ci a été prolongé faute d'accord sur un éventuel remplaçant.
 
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