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Pérou - La présidente refuse toujours de démissionner

Dimanche 18 Décembre 2022

Pérou - La présidente refuse toujours de démissionner
 
Confrontée à de nombreuses manifestations depuis la destitution et l’arrestation de son prédécesseur le 7 décembre dernier, la nouvelle présidente du Pérou Dina Boluarte refuse toujours de démissionner. Dans la région du Machu Picchu, 200 touristes bloqués ont pu être évacués samedi.
 
La présidente Dina Boluarte a déclaré samedi qu’elle resterait à la tête du Pérou, pays ébranlé par des manifestations meurtrières depuis la destitution et l’arrestation de son prédécesseur le 7 décembre, et où 200 touristes bloqués dans la région du Machu Picchu ont pu être évacués samedi.
 
Dans une nouvelle tentative de mettre fin à la crise et aux protestations, Dina Boluarte a demandé au Parlement d’avancer les élections générales. «Que résoudrait ma démission? Nous allons rester ici, fermes, jusqu’à ce que le Congrès se décide à avancer les élections (…) Je demande que l’on reconsidère le vote» de vendredi, quand le Parlement s’est prononcé contre l’avancement des élections générales de 2026 à 2023, a-t-elle plaidé.
 
Au moins 19 morts lors des manifestations
 
Le président de l’Assemblée José Williams a déclaré vendredi que le vote devait être reconsidéré lors d’une prochaine session. Dans un message télévisé à la nation, Dina Boluarte --vice-présidente du Pérou jusqu’à la destitution de Pedro Castillo-- a déploré les manifestations qui ont fait au moins 19 morts et 569 blessés, dont des mineurs.
 
Certains décès sont liés à des affrontements avec des militaires, autorisés à intervenir pour maintenir la sécurité intérieure dans le cadre de l’instauration de l’état d’urgence pour une durée de trente jours. «Ce n’est que par le calme et un dialogue sincère et ouvert que nous pourrons travailler (…) Comment pouvons-nous nous battre entre Péruviens, gâcher nos institutions, bloquer les routes?», a-t-elle lancé.
 
Une «situation incontrôlable»
 
La présidente a expliqué que si les forces armées descendaient dans la rue, «c’était pour protéger» les citoyens «parce que la situation devenait incontrôlable». Elle a dénoncé la présence de «groupes violents» organisés. «Ces groupes ne sont pas apparus du jour au lendemain, ils avaient organisé tactiquement des barrages routiers», a-t-elle souligné. Les manifestants exigent la libération du président déchu Pedro Castillo, la démission de Dina Boluarte, la dissolution du Parlement et des élections générales immédiates.
 
Les protestations les plus intenses ont eu lieu dans la région andine du sud du Pérou, frappée par la pauvreté, où les revendications d’ordre social n’ont pas été satisfaites depuis longtemps. Dina Boluarte, originaire d’Apurimac, l’une des zones de conflit, a prononcé une partie de son message en quechua, une langue parlée par une importante partie andine du pays.
 
Les manifestations ont éclaté après que Pedro Castillo a tenté de dissoudre le Parlement le 7 décembre et de gouverner par décret. Ancien enseignant de gauche issu d’un milieu rural et modeste, il a été arrêté alors qu’il tentait de rejoindre l’ambassade du Mexique pour demander l’asile.
 
Initialement incarcéré pour sept jours, la justice a décidé jeudi qu’il resterait en prison pendant dix-huit mois, jusqu’en juin 2024, afin d’être inculpé de rébellion. Il encourt une peine de dix ans de prison, selon le procureur Alcides Diaz, chargé du dossier.
 
200 touristes évacués
 
Quelque 200 touristes bloqués dans la célèbre région du Machu Picchu en raison des manifestations ont pu être évacués samedi, a constaté l’AFP. À bord d’un train, ils sont parvenus près de la ville de Piscacucho, dans la région de Cuzco (sud), où un énorme rocher bloquait le passage. De là, les touristes --dont des Nord-Américains et des Européens-- ont marché environ deux kilomètres pour embarquer dans des bus en direction de la ville de Cuzco, qui a un aéroport international.
 
Le maire du village proche du Machu Picchu, Darwin Baca, avait déclaré à l’AFP que «5000 touristes» étaient bloqués à Cuzco. Au moins 622 touristes dont 525 étrangers parmi lesquels une quinzaine de Français étaient bloqués sur le célèbre site, selon un recensement de la municipalité. Le train, qui avait été arrêté depuis mardi, est l’unique moyen moderne de se rendre à la citadelle depuis Cuzco, l’ancienne capitale de l’empire inca, à 110 km.
 
L’armée a promis d’envoyer samedi un hélicoptère qui assurera «quatre vols humanitaires pour le transfert des touristes» du Machu Picchu à Cuzco, selon la municipalité qui précise que priorité sera donnée aux familles avec «enfants et personnes vulnérables». L’aéroport de Cuzco, capitale touristique du pays, a rouvert vendredi dans l’après-midi, permettant le début de l’évacuation des touristes, selon des images diffusées par le ministère péruvien de la Défense. (AFP)
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