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Nations Unies : Washington maintient la pression sur la Chine au sujet de Taïwan

Mardi 26 Octobre 2021

Anthony Blinken, le chef du Département d'Etat
Anthony Blinken, le chef du Département d'Etat
Les États-Unis ont réclamé mardi une « participation significative » de Taïwan au sein des institutions des Nations unies, semblant signifier à la Chine qu’ils ne relâchaient pas la pression après les déclarations de Joe Biden sur son « engagement » à défendre l’île d’une éventuelle attaque chinoise.
 
« Taïwan est un partenaire crucial des États-Unis et une réussite démocratique », a estimé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken sur fond de tensions croissantes avec Pékin autour du sort de l’île.
 
Dans un communiqué qui risque de susciter la colère chinoise, il a appelé le reste du monde à « soutenir une participation significative et robuste de Taïwan dans le système de l’ONU et la communauté internationale », estimant que sa contribution était nécessaire pour faire face « à un nombre sans précédent de défis mondiaux ».
 
Il a relevé que cette participation « dans certaines agences spécialisées de l’ONU » avait été effective « au cours de l’essentiel des 50 dernières années », mais a noté qu’elle était devenue « récemment » impossible, notamment au sein de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’Organisation de l’aviation civile internationale — pointant, sans la nommer, l’opposition grandissante de la Chine.
 
« L’exclusion de Taïwan sape le travail important de l’ONU et de ses agences », a-t-il insisté.
Le secrétaire d’État affirme qu’une participation taïwanaise dans le système onusien « n’est pas une question politique, mais une question pragmatique », et martèle qu’elle est conforme à sa doctrine à l’égard de l’île et de la Chine.
 
« Engagement » de défense
 
« Merci M. Blinken de reconnaître le rôle de Taïwan en tant que partenaire vital des États-Unis et modèle démocratique », a réagi sur Twitter la diplomatie taïwanaise, saluant un soutien « crucial pour faire face efficacement aux défis mondiaux ».
 
Washington défend régulièrement une meilleure représentation de Taipei dans les agences des Nations unies et les réunions internationales. Mais la publication d’un tel communiqué alors que les tensions sont à leur comble avec Pékin, sur cette question comme sur moult autres sujets, semble destinée à adresser un nouveau message de fermeté.
 
La Chine considère l’île de 23 millions d’habitants, qu’elle ne contrôle pas, comme une de ses provinces en attente de réunification avec le reste du pays.
 
Mais le géant asiatique a multiplié ces derniers temps les incursions d’avions de guerre dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan, faisant redouter une volonté de rompre à terme avec le statu quo — et poussant les États-Unis à hausser le ton.
 
Interrogé la semaine dernière sur la possibilité d’une intervention militaire américaine pour défendre Taïwan en cas d’attaque de la Chine, le président Joe Biden avait répondu par l’affirmative : « Oui, nous avons un engagement en ce sens », avait-il déclaré.
 
Sa déclaration paraissait contredire la politique de longue date des États-Unis dite « d’ambiguïté stratégique ». En vertu de celle-ci, Washington aide Taipei à construire et renforcer ses défenses, mais sans promettre explicitement de venir à son aide en cas d’attaque.
 
Les propos du président américain ont été mal accueillis à Pékin, qui l’a appelé à la « prudence » afin « de ne pas nuire gravement aux relations sino-américaines ».
 
Le gouvernement américain avait par la suite pris soin d’assurer que sa politique à l’égard de Taïwan n’avait pas changé.
 
Les États-Unis reconnaissent depuis 1979 la Chine communiste, au détriment de Taïwan, mais le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à l’île pour sa défense. (AFP)
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