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Moscou aurait pu faire chanter un influent conseiller de Trump

Mardi 9 Mai 2017

Moscou aurait pu faire chanter un influent conseiller de Trump
Une ancienne ministre américaine a confirmé lundi, lors d'une audition parlementaire sur l'ingérence de la Russie dans la présidentielle, avoir averti le président Donald Trump du risque d'un "chantage" de Moscou sur son directeur à la sécurité nationale de l'époque, Michael Flynn.

"Nous pensions que le général Flynn était compromis vis-à-vis des Russes", a déclaré l'ancienne ministre de la Justice par intérim Sally Yates, devant la commission judiciaire du Sénat.

Michael Flynn a été poussé à la démission le 13 février après la révélation de contacts répétés avec l'ambassadeur russe à Washington avant et après l'élection, et ses déclarations inexactes au vice-président Mike Pence à ce sujet.

"Cela posait un problème parce que nous pensons que les Russes étaient non seulement au courant (du fait que M. Flynn avait menti à M. Pence, NDLR) mais qu'ils avaient aussi probablement des preuves", a expliqué l'ancienne numéro deux du ministère de la Justice, nommée à ce poste par l'ancien président Barack Obama.

"Et cela créait une situation compromettante, une situation où en gros les Russes pouvaient faire chanter le conseiller à la sécurité nationale" des Etats-Unis, a-t-elle conclu.

Mais la haute fonctionnaire, qui s'exprimait aux côtés de l'ancien directeur du renseignement James Clapper, n'a pas fait de révélations fracassantes, rappelant à plusieurs reprises être tenue par le secret d'informations classifiées.

Mise en garde d'Obama
Cette ingérence russe dans l'élection américaine, révélée par les agences américaines du renseignement début octobre, est contestée par Donald Trump, qui s'est par avance défaussé lundi sur son prédécesseur.

Il a expliqué lundi matin dans une série de tweets que "le général Flynn avait obtenu les accréditations de sécurité par l'administration Obama".

"Demandez à Sally Yates, sous serment, si elle sait comment une information classifiée est sortie dans la presse peu après qu'elle l'a expliquée à la Maison Blanche", a-t-il ajouté, apparemment toujours plus indigné par la fuite elle-même.

Dans une interview la semaine dernière, il avait déjà rejeté l'accusation de piratage russe, assurant par exemple qu'il "aurait pu s'agir de la Chine, cela aurait pu être beaucoup d'autres groupes".

Lors de sa première rencontre avec Donald Trump dans le Bureau ovale, quelques jours après l'élection, Barack Obama a pourtant conseillé à son successeur de ne pas embaucher Michael Flynn.

Il l'a notamment mis en garde "en raison du comportement de Flynn en tant que patron de la DIA", l'agence de renseignement militaire, où il avait été nommé en 2012, a affirmé à l'AFP un ex-responsable de l'administration Obama sous couvert d'anonymat.

Appel à la 'vigilance’
Sally Yates s'exprimait pour la première fois publiquement depuis son éviction du gouvernement Trump le 30 janvier, quand elle s'est opposée au décret migratoire de M. Trump.

Elle a indiqué avoir averti la Maison Blanche les 26 et 27 janvier du risque de chantage sur Michael Flynn.
M. Flynn a démissionné 18 jours plus tard.

James Clapper a de son côté appelé à la "vigilance et à l'action face à ce qui menace les fondations mêmes de notre système politique démocratique".

Les Russes "sont désormais encouragés à continuer ces activités" de piratage et de campagne de désinformation "à la fois ici et dans le monde, et à le faire plus intensément encore", a estimé M. Clapper.

Le FBI a ouvert une enquête sur une éventuelle "coordination" entre des proches de Donald Trump et Moscou.
Cette interférence présumée, contestée par le Kremlin, fait aussi l'objet d'enquêtes parlementaires.

Il ne fait aucun doute, selon les agences américaines du renseignement, que plusieurs proches de la campagne de Donald Trump ont été en contact régulier avec la Russie, notamment Michael Flynn, Carter Page et Paul Manafort.

Reste à prouver que lesdits contacts ont fait l'objet d'une collusion. (AFP)
 
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