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Maldives : le nouveau président obtient la sortie de prison de son mentor

Dimanche 1 Octobre 2023

Le président-élu des Maldives Mohamed Muizzu a obtenu dimanche la sortie de prison de son mentor, l'ancien président Abdulla Yameen, au lendemain d'un scrutin présidentiel qui devrait marquer le retour de l'archipel de l'océan Indien dans l'orbite de Pékin.

 

Le président sortant Ibrahim Mohamed Solih a répondu favorablement à la demande de M. Muizzu et ordonné la fin de l'incarcération de son prédécesseur dans une prison de haute sécurité et son maintien en résidence surveillée à son domicile à Male.

 

Des centaines de partisans ont salué l'arrivée chez lui de M. Yameen, au pouvoir entre 2013 et 2018, brandissant les drapeaux rouges du Parti progressiste des Maldives (PPM), ont indiqué des responsables du parti.

 

M. Muizzu, 45 ans, était le candidat par procuration de M. Yameen, qui purge une peine de 11 ans de prison pour corruption et blanchiment.

 

Le nouveau président, formellement investi le 17 novembre, a obtenu samedi 54,06% des suffrages face à M. Solih, 61 ans.

 

"Il a commencé à travailler à la constitution de son équipe", a indiqué dimanche une source proche du président-élu. "Il veut une transition paisible et en douceur".

 

Samedi soir, il a lancé un appel à l'unité. "Peu importe leur appartenance politique, il n'y a que des citoyens des Maldives devant moi", a-t-il déclaré.

 

La victoire de M. Miuzzu pourrait déboucher sur un rapprochement avec Pékin, dans une région hautement stratégique. Haut lieu du tourisme de luxe, cet archipel de l'océan Indien se situe sur l'une des routes maritimes les plus fréquentées du monde dans une zone où l'Inde et la Chine rivalisent d'influence.

 

C'est durant le mandat de M. Yameen que le MMP est entré dans l'orbite de Pékin, le président des Maldives cherchant à s'éloigner de l'alliance traditionnelle avec l'Inde.

 

M. Solih lui avait reproché d'avoir poussé le pays dans le piège de la dette chinoise en empruntant massivement pour les infrastructures. Une fois arrivé au pouvoir, il avait rapidement agi pour rétablir les relations de l'archipel avec New Delhi, en invitant le Premier ministre indien Narendra Modi à assister à son investiture et en permettant de renforcer sa petite présence militaire.

 

- Modi veut "renforcer" les liens -

 

A l'inverse, le parti de Mohamed Muizzu a critiqué ce rapprochement avec l'Inde, pays au poids politique et économique démesuré aux Maldives et objet d'une désaffection ancienne.

 

Le PPM et des groupes militants ont régulièrement organisé des manifestations exigeant une réduction de l'influence indienne dans la nation musulmane.

 

M. Miuzzu a lui défendu sans réserves les largesses financières accordées par Pékin dans le cadre des "nouvelles routes de la soie", gigantesque projet chinois d'investissements dans les pays en développement.

 

Quand il était au gouvernement de M. Yameen, M. Muizzu avait par ailleurs été le fer de lance d'un projet de pont financé par la Chine, pour un coût de 200 millions de dollars, reliant la capitale au principal aéroport du pays.

 

La Chine n'a pas immédiatement réagi à la victoire du candidat du PPM, mais le Premier ministre indien Narendra Modi a lui félicité dimanche M. Muizzu.

 

New Delhi est "engagé à renforcer les relations entre l'Inde et les Maldives, qui ont fait leurs preuves", a-t-il écrit sur le réseau social X.

 

L'an dernier, M. Miuzzu avait déclaré, lors d'une réunion avec des membres du Parti communiste chinois, que le retour de son parti au pouvoir permettrait d'"écrire un nouveau chapitre de liens forts" entre leurs deux pays. [AFP]

 

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