Connectez-vous

Macron: taxer les géants du numérique peut rapporter la moitié du coût du Brexit

Mercredi 21 Mars 2018

La Haye - La taxe que l'UE envisage d'appliquer aux géants du numérique pourrait être affectée au budget européen et lui rapporter "la moitié du besoin de financement" provoqué par le départ du Royaume-Uni, a déclaré mercredi Emmanuel Macron, à la veille d'un sommet européen.

Citant des chiffres de la Commission, le président français, en déplacement aux Pays-Bas, a estimé que cette taxe permettrait d'apporter de nouveaux moyens aux politiques européennes sans demander davantage aux pays membres, a-t-il expliqué lors d'un point de presse avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Emmanuel Macron a passé la soiré à La Haye pour tenter de convaincre le chef de gouvernement, libéral, de soutenir son projet de réforme de la zone euro et la création d'un budget européen, un sujet qui sera au centre des discussions jeudi et vendredi à Bruxelles.

Mark Rutte, partisan de la rigueur budgétaire, a lui réaffirmé qu'il ne voulait pas que son pays, déjà contributeur net au budget européen, paie encore davantage et souhaité que les aides européennes aux pays en difficulté soient conditionnées soit à des politiques de réformes approfondies soit au respect des valeurs de l'UE.

"Mais ce débat (...) risque de durer au delà des élections européennes", a-t-il pronostiqué.

Interrogé sur la concurrence fiscale des Pays-Bas au sein même de l'Europe, Emmanuel Macron a appelé à davantage "de convergence et de solidarité" au sein de l'UE.

La France veut convaincre ses partenaires, lors du sommet européen, de s'engager à renforcer la zone euro et à la doter d'une "capacité budgétaire", pour aider un pays en cas de crise mais aussi pour investir dans des secteurs d'avenir.

Paris espère faire adopter une feuille de route lors du prochain sommet de l'UE en juin sur ce dossier et ainsi relancer l'Union en vue des élections européennes de mai 2019.

Avant de rencontrer Mark Rutte, le président français s'était d'abord rendu au siège de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), basée à La Haye, créée en 1997 pour mettre en oeuvre la convention internationale contre les armes chimiques.

Cette visite s'inscrit "dans le contexte de la crise syrienne et de l'attaque de Salisbury", selon l'Elysée, en référence aux suspicions d'usage d'armes chimiques par le régime syrien dans l'enclave de la Ghouta et à l'empoisonnement d'un ex-espion russe sur le sol britannique, dont la Russie est accusée. Le Kremlin réfute fermement ces accusations.
Nombre de lectures : 51 fois











Inscription à la newsletter