Une dépression polaire accompagnée de fortes pluies et de vents violents a balayé la bande de Gaza samedi, aggravant les souffrances des Palestiniens vivant dans des tentes précaires et des abris surpeuplés, dépourvus de conditions de vie décentes.
Il s'agit de la troisième dépression polaire à toucher les territoires palestiniens cet hiver. Apparue samedi après-midi, elle devrait persister jusqu'à dimanche soir, une quatrième dépression étant attendue à partir de lundi, a indiqué le météorologue Laith al-Allami à Anadolu.
La dépression actuelle devrait s'intensifier dans la journée de samedi, même si les cumuls de précipitations devraient être inférieurs à ceux enregistrés lors de la dernière tempête qui a frappé Gaza il y a environ deux semaines, a-t-il ajouté.
Il a précisé que la tempête sera accompagnée de fortes rafales de vent de 70 à 80 kilomètres par heure, avec des pluies parfois abondantes et, dans certaines zones, de grêle.
Les températures devraient chuter aux alentours de 10 degrés Celsius en soirée, accentuant les difficultés rencontrées par les personnes déplacées, a-t-il conclu.
- Craintes d'inondations soudaines
Allami a averti que la tempête pourrait considérablement aggraver la situation humanitaire. Les fortes pluies risquent de provoquer des accumulations d'eau et des crues soudaines susceptibles d'inonder les camps de déplacés et d'entraîner l'effondrement de murs et de bâtiments déjà fragilisés.
Il a ajouté que les vents violents augmentent le risque d'effondrement des structures endommagées par les bombardements israéliens au cours des deux dernières années de génocide.
Allami a exhorté les habitants à bien fixer leurs tentes avec des cordes et des piquets pour éviter qu'elles ne s'envolent, à creuser des caniveaux pour éloigner l'eau de pluie des abris et à ajouter des couches isolantes pour conserver la chaleur, en fonction des ressources disponibles.
Il a également conseillé de surélever ses affaires et de dormir en hauteur pour réduire les risques de noyade en cas d'infiltration d'eau dans les tentes, et de porter plusieurs couches de vêtements, en veillant à bien couvrir les extrémités pour limiter l'exposition au froid.
Depuis le début des violentes intempéries à Gaza en décembre, 17 Palestiniens, dont quatre enfants, ont perdu la vie et environ 90 % des abris pour déplacés ont été inondés, selon un précédent communiqué de la protection civile de Gaza.
Plus de 250 000 personnes déplacées ont été touchées par les tempêtes hivernales, sur un total d’environ 1,5 million de Palestiniens vivant sous des tentes et dans des abris de fortune offrant une protection minimale, d’après des chiffres antérieurs du bureau de presse du gouvernement de Gaza.
Plusieurs immeubles d’habitation, déjà endommagés par des frappes aériennes israéliennes, se sont également effondrés sous l’effet des pluies et des vents violents.
- Structures fissurées et instables menaçant de s'effondrer
La plupart des bâtiments de Gaza étant détruits et Israël bloquant l'entrée de maisons mobiles et de matériaux de construction, de nombreux Palestiniens sont contraints de se réfugier dans des structures fissurées et instables, menaçant de s'effondrer.
Bien que le cessez-le-feu soit entré en vigueur le 10 octobre 2025, les conditions de vie ne se sont pas sensiblement améliorées, Israël n'ayant pas respecté ses engagements pris dans le cadre de l'accord, notamment l'acheminement à Gaza des quantités convenues de nourriture, d'aide humanitaire, de fournitures médicales et de logements mobiles.
Israël n'a pas respecté ses obligations au titre de la première phase de l'accord, en particulier l'arrêt des hostilités, les forces israéliennes ayant continué à lancer des attaques qui ont tué au moins 414 Palestiniens et en ont blessé 1 142 depuis le cessez-le-feu.
L'armée israélienne a tué plus de 71 200 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et en a blessé plus de 171 200 autres lors d'attaques à Gaza depuis octobre 2023. [AA]
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