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Les syndicats de fonctionnaires claquent la porte de Bercy

Mercredi 13 Février 2019

PARIS (Reuters) - Sept des neuf syndicats de fonctionnaires ont quitté mercredi le Conseil supérieur commun de la Fonction publique (CCFP), en pleine séance, pour dénoncer le projet de loi de réforme du service public qui leur était présenté.
 
Le texte de 33 articles a pour but de simplifier les instances de représentation du personnel, permettre un recours accru aux contractuels et mieux accompagner les mobilités des agents dans la fonction publique et le privé.
 
Il s'inscrit dans le cadre de la grande transformation de l'action publique, qui doit permettre de diminuer le niveau de dépenses de trois points de PIB à l'horizon 2022, avec notamment la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires dans la fonction publique d'Etat et territoriale.
 
"On est particulièrement exaspérés, un an de discussions stériles pour nous faire croire qu'on peut modifier les textes et on a un projet de loi qui est quasiment le postulat de départ", a déploré le secrétaire général de la FGF FO, Christian Grolier.
 
"Nous avons fait de multiples propositions au gouvernement", a dit la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison. "Rien de ce qu'on a pu mettre les uns et les autres n'est repris par le gouvernement, ça s'appelle un dialogue de sourds".
 
Le gouvernement laisse la porte ouverte à des amendements qui devront être déposés le 1er mars, avant une présentation du texte final le 6 mars devant le CCFP, instance de dialogue consultée spécifiquement sur les textes communs aux trois versants de la fonction publique (hospitalière, territoriale et Etat).
 
Des rencontres techniques sont prévues la semaine prochaine avec les syndicats pour recueillir leurs propositions. Ces derniers dénoncent les délais serrés qui leur sont imposés.
 
"Il ne faut pas être dupe, il n'y aura pas d'espace pour l'amender", a dit Jean-Marc Canon. "Ce projet de loi n'a pas bougé depuis des mois et des mois. Il ne changera pas maintenant dans les trois semaines qui viennent."
 
L'UNSA et la CFDT sont restés jusqu'à la fin de la séance pour écouter la réponse du secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, Olivier Dussopt, à la suite des interventions des syndicats.
 
UNE FONCTION PUBLIQUE "PLUS OUVERTE"
 
Mais, "ça ne veut pas dire que nous soutenons le projet de loi", a déclaré Luc Farré, secrétaire général de l'UNSA Fonction publique.
 
Pour la CFDT, tout n'est pas à jeter. L'organisation veut à tout prix protéger les mesures d'égalité entre les femmes et les hommes qui ont résulté du protocole d'accord repris par le gouvernement après les élections professionnelles.
 
Le syndicat réformiste soutient également les mesures permettant d'améliorer les conditions de travail des contractuels, sans toutefois approuver la volonté du gouvernement d'assouplir les conditions de recrutement.
 
Lors de cette rencontre, Olivier Dussopt a réaffirmé "l’attachement du gouvernement au maintien d’un statut de la fonction publique", peut-on lire dans un communiqué du ministère de l'Action et des Comptes publics.
 
Il a également répété que l’objectif du gouvernement était "de parvenir à une fonction publique plus ouverte et plus attractive (...) tout en accentuant l’effort d’accompagnement des agents publics dans l’exercice de leurs missions quotidiennes et dans leur projet professionnel".
 
Les organisations syndicales ont prévu de se revoir le 19 février pour discuter de la suite des événements. FO et la CGT, ont déjà appelé à une journée de mobilisation interprofessionnelle le 19 mars.
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