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Les pilotes d'Air France changent de direction syndicale

Mercredi 5 Décembre 2018

PARIS (Reuters) - Le président du SNPL (Syndicat National des Pilotes de Ligne) d'Air France a été mis en minorité mardi au sein du conseil syndical, laissant présager d'un positionnement plus conciliant avec la direction.

Philippe Evain était l'un des porte-voix de l'intersyndicale à l'origine de la grève de 15 jours qui a coûté cette année 335 millions d'euros à Air France-KLM et entraîné le départ du PDG du groupe franco-néerlandais Jean-Marc Janaillac en mai dernier.

Son équipe a obtenu moins de la moitié des 48 sièges du conseil syndical lors d'une élection organisée au sein du SNPL pour désigner un nouveau président.

Philippe Evain est arrivé en 41e position sur 48, ce qui témoigne du désaveu des membres pour l'actuelle direction du syndicat, selon une source proche de l'organisation du scrutin.

L'opposition menée par Vincent Bossy, perçue comme plus conciliante par la direction, a remporté 22 sièges, selon cette source. En ajoutant les sièges d'autres courants du SNPL situés dans sa sphère d'influence, elle détient 34 voix.

Le nouveau directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, avait espéré un changement de gouvernance au sein du principal syndicat de pilotes de la compagnie.

"Je pense qu'il est clair que nos pilotes à Air France veulent une compagnie qui soit plus stable. Ils veulent gagner, avoir un avenir durable", a-t-il dit fin octobre à des analystes lors de la présentation des derniers résultats de l'entreprise.

"Ils pensent de plus en plus que les vieilles façons de faire n'aident personne".

Le conseil syndical élu du SNPL élira son nouveau président jeudi ; ce dernier désignera par la suite le bureau exécutif.

L'équipe de Vincent Bossy souhaitait prendre ses distances avec l'intersyndicale afin de recentrer les négociations autour des revendications des pilotes. Ces derniers ont commencé le 5 novembre les négociations sectorielles avec la direction dans l'objectif d'obtenir une augmentation salariale supérieure à celle négociée en octobre.

L'intersyndicale, composée d'organisations du personnel naviguant et du personnel au sol, avait obtenu une augmentation générale des salaires de 2% en 2018, rétroactive au 1er janvier, et une hausse de même ampleur au 1er janvier 2019.

Selon le président du syndicat de pilotes Alter, Guillaume Pollard, proche de Philippe Evain, "les pilotes ne désavouent pas tant le fond de la revendication que la forme".

"Ils veulent revenir aux fondamentaux des pilotes, rien que les pilotes. S'ils pensent qu'ils vont pouvoir tout obtenir seuls, sans lutte sociale, ils se trompent".

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