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La double peine des survivantes de Boko Haram

Lundi 10 Juin 2024

Pour les rescapées de Boko Haram, la liberté a un goût amer. Après avoir été soumises pendant des années à quantité d’abus et d’agressions, celles qui sont parvenues à fuir l’organisation djihadiste endurent désormais la violence des autorités nigérianes. 

 

Enlevées dans l’enfance pour la plupart, ces femmes sont les grandes sacrifiées de la politique de pacification menée par l’Etat, souligne un rapport d’Amnesty International publié lundi 10 juin. 

 

Depuis 2021 et la mort du leader du mouvement Abubakar Shekau, les combattants de Boko Haram sont encouragés à déposer leurs armes en rejoignant deux centres de transit construits dans l’Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria. Pour les convaincre, les autorités leur promettent une amnistie, mais aussi de retrouver leurs « épouses ». 

 

Certaines avaient réussi à s’enfuir pour se réfugier dans le camp de déplacés de Bama où vivent 16 000 personnes qui ont fui les combats, selon l’Unicef. YA, une jeune femme mariée de force à deux reprises à des combattants de Boko Haram, raconte, comme d’autres, avoir été contrainte de rejoindre son « mari » dans le camp du Hajj. 

 

L’ONG révèle par ailleurs qu’une vingtaine d’unions forcées entre d’anciens guérilleros et des rescapées ont été scellées dans ces camps, avec le soutien du ministère des affaires féminines nigérian afin d’« apaiser les combattants de Boko Haram ». [Le Monde]

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