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Égypte : Défilé inédit de 22 momies royales au service du Maréchal al-Sissi

Samedi 3 Avril 2021

Vingt-deux chars transportant des momies de rois et reines de l’Égypte antique ont défilé samedi soir dans les rues du Caire, lors d’un spectacle pharaonique pour aller rejoindre le Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC), nouvelle demeure des momies royales.
 
Encadrés d’une garde montée, les premiers chars noirs ornés de motifs dorés et lumineux rappelant les embarcations funéraires antiques ont quitté à 20 h (14 h, HE) la place Tahir et le musée du Caire, où les momies reposaient depuis plus d’un siècle.
 
La place était fermée à la circulation ainsi qu’aux piétons, comme l’ensemble du trajet de quelque sept kilomètres à travers les rues du Caire jusqu’au NMEC situé dans le sud de la capitale.
 
Sous les coups de canon, les chars sont arrivés au nouveau musée vers 20 h 30, accueillis par le président Abdel Fattah al-Sissi.
 
Dans l’ordre chronologique, le pharaon Seqenenre Tâa (XVIe siècle avant J-C.), surnommé « le courageux », a ouvert la marche, fermée par Ramsès IX (XIIe siècle avant J-C.). Parmi les momies les plus connues figurent celles des célèbres souverains Hatchepsout et Ramsès II.
 
Figurants en costume
 
Baignée dans une lumière bleue, la procession a quitté le musée centenaire, accompagnée par un spectacle avec des figurants en costume pharaonique, de chars tirés par des chevaux, sous les battements de tambours d’une fanfare et sur fond de musique symphonique.   
 
Peu avant le début du défilé, une chanson du très populaire chanteur égyptien Mohamed Mounir composée pour l’occasion avait ouvert les festivités. Plusieurs acteurs égyptiens dont Ahmed Zaki, Mona Zaki et la Tunisienne Hend Sabry ont récité des textes sur la civilisation égyptienne.  
 
Plus tôt dans la soirée, le président Sissi s’est rendu au NMEC, accompagné de son premier ministre Mostafa Madbouli et de la directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay, pour passer en revue une partie des collections.
 
« Avec une grande fierté, je me réjouis d’accueillir des rois et reines d’Égypte après leur trajet », avait tweeté plus tôt M. Sissi.
 
Le NMEC, qui occupe un vaste bâtiment moderne, doit ouvrir ses portes au public le 4 avril. Mais les momies ne seront exposées au public qu’à partir du 18 avril.
 
Mme Azoulay a affirmé dans un communiqué que le déménagement des momies vers le NMEC était « l’aboutissement d’un long travail pour mieux les conserver et mieux les exposer ».  Un travail auquel l’UNESCO a participé.
 
Découvertes près de Louxor (sud) à partir de 1881, la plupart des 22 momies n’avaient pas quitté la place Tahrir depuis le début du XXe siècle.
 
Depuis les années 1950, elles y étaient exposées dans une petite salle, sans explications muséographiques claires.
 
Au NMEC, elles apparaitront dans des caissons plus modernes « pour un contrôle de la température et l’humidité meilleur qu’au vieux musée », explique à l’AFP Salima Ikram, professeure d’Égyptologie à l’Université américaine du Caire, spécialiste de la momification.
 
Elles seront présentées aux côtés de leurs sarcophages, dans un décor rappelant les tombes souterraines des rois, avec une biographie et des objets liés aux souverains.
 
Le caractère macabre des momies a par le passé rebuté plus d’un visiteur. « Je n’oublierai jamais lorsque j’ai emmené (la princesse) Margaret, sœur de la reine Élisabeth II, au musée : elle a fermé les yeux et est partie en courant », raconte M. Hawass.
 
Malédiction des pharaons
 
Après des années d’instabilité politique liées à la révolte populaire de 2011, qui a porté un coup dur au tourisme, l’Égypte cherche à faire revenir les visiteurs, notamment en promouvant la culture.
 
Outre le NMEC, l’Égypte doit inaugurer d’ici quelques mois le Grand musée égyptien (GEM) près des pyramides de Guizeh, qui abritera des collections pharaoniques.
 
« Le musée de la place Tahrir ne mourra pas on va le développer » a assuré samedi soir Khaled al-Enany.
 
Quelques jours avant l’évènement, sous le hashtag en arabe #malédiction_des_pharaons, de nombreux internautes ont associé les récentes catastrophes survenues en Égypte à une « malédiction » qui aurait été provoquée par le déplacement des momies.
 
En une semaine, l’Égypte a connu le blocage du canal de Suez par un porte-conteneurs, un accident de train qui a fait 18 morts à Sohag (sud) et l’effondrement d’un immeuble au Caire qui a entraîné la mort d’au moins 25 personnes.
 
La « malédiction du pharaon » avait déjà été évoquée dans les années 1920 après la découverte de la tombe de Toutankhamon, suivie des morts jugés mystérieuses de membres de l’équipe d’archéologues.
 
Les momies en détail
 
1— Seqenenre Tâa II surnommé « le Courageux », a régné sur l’Égypte il y a près de 1600 ans avant notre ère, durant la XVIIe dynastie (-1625 à -1549). Il a notamment dirigé les troupes égyptiennes contre les envahisseurs asiatiques Hyksôs, premiers étrangers à avoir conquis le Delta du Nil.
2— Ahmès-Néfertari, fille du précédent, épouse royale et sœur d’Ahmosis Ier, fondateur de la XVIIIe dynastie (-1550 à -1292).
3— Amenhotep Ier, fils de la précédente et d’Ahmosis Ier. Il a mené plusieurs campagnes militaires.
4— Ahmès-Mérytamon, fille d’Ahmosis et de Ahmès-Néfertary, est également une des « grandes épouses royales » d’Amenhotep Ier.
5— Thoutmosis Ier, troisième roi de la XVIIIe dynastie, succède à Amenhotep Ier. Il est connu comme un grand conquérant qui a étendu la domination égyptienne vers le Sud.
6— Thoutmosis II, pharaon de la XVIIIe dynastie et fils de Thoutmosis Ier, a épousé sa demi-sœur Hatchepsout.
7— Hatchepsout, est la cinquième souveraine de la XVIIIe dynastie. Fille et épouse royale, elle assure la régence de son beau-fils Thoutmosis III, avant de se faire couronner elle-même pharaon d’Égypte. Son puissant règne a été marqué par une croissance du commerce.
8— Thoutmosis III (XVIIIe dynastie), beau-fils d’Hatchepsout, ne règne qu’après la mort de cette dernière. Roi guerrier, il a consolidé la position de l’Égypte dans la région.
9— Amenhotep II (XVIIIe dynastie), fils du précédent. Il a maintenu les frontières égyptiennes héritées de son père.
10— Thoutmosis IV (XVIIIe dynastie), fils du précédent.
11— Amenhotep III (XVIIIe dynastie), fils du précédent. Il a régné durant 37 ou 38 ans. Devant son temple à Kom el-Heitan, près de Louxor (sud) se dressent deux statues, plus connues sous le nom de colosses de Memnon. Elle représente le roi et son épouse Tiyi.
12— Tiyi, épouse du précédent.
13— Séthi Ier, pharaon de la XIXe dynastie (-1296 à -1186). Il a mené de nombreuses campagnes militaires victorieuses et a notamment combattu les Hittites. Ces victoires sont inscrites sur les murs du temple de Karnak.
14— Ramsès II (XIXe dynastie), le plus célèbre et le plus puissant des pharaons, il a régné 67 ans. Grand bâtisseur, il a construit notamment les temples d’Abou Simbel pour lui et son épouse Néfertari. Ramsès II est connu pour avoir été un grand roi guerrier. Sa bataille de Kadesh contre les Hittites est transcrite dans de nombreux endroits.
15— Mérenptah, fils de Ramsès II, il n’a régné que 11 ans.
16— Séthi II (XIXe dynastie), fils du précédent, a régné près de six ans.
17— Siptah (XIXe dynastie), a régné enfant, sous la régence de l’épouse de Séthi II, Taouseret. Tous deux sont les derniers souverains de la XIXe dynastie.
18— Ramsès III, pharaon de la XXe dynastie. Il a été engagé dans de nombreuses campagnes militaires.
19— Ramsès IV (XXe dynastie). A régné six ou sept ans.
20— Ramsès V (XXe dynastie) Fils du précédent. A régné environ quatre ans. Il est mort sans héritier.
21— Ramsès VI (XXe dynastie). Un des fils de Ramsès III. A régné huit ans.
22— Ramsès IX (XXe dynastie). Petit-fils de Ramsès III. (AFP)
 
 
 
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