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« Dialogue politique » : Le Pds pose ses conditions au chef de l’Etat

Vendredi 14 Avril 2017

« Dialogue politique » : Le Pds pose ses conditions au chef de l’Etat
« Le Comité Directeur du parti démocratique sénégalais (PDS) s’est réuni le jeudi 13 avril 2017 à la permanence nationale Oumar Lamine BADJI, sous la présidence du frère Oumar SARR, Secrétaire Général National Adjoint et Coordonnateur Général, à l’effet d’examiner l’ordre du jour suivant : situation nationale, vie du parti, situation internationale.
 
A l’entame de la rencontre, informé sur l’incendie à Médina Gounass et les dizaines de morts et de blessés y relatives, le Comité Directeur, consterné, compatit à la douleur qui frappe toute la nation, et notamment la communauté musulmane  et les disciples de Thierno Mouhamadou Saydou Ba. Il apprécie le message de compassion que le Président Abdoulaye Wade a immédiatement envoyé à son ami, le Khalife Thierno Ahmadou Tidjane Ba et exprime, au nom de tout le Parti, sa solidarité à toutes les populations concernées.  Des prières ont été formulées pour le repos de l’âme des victimes de l’incendie et le rétablissement des blessés.
 
Examinant la situation nationale et la vie du parti, le Comité Directeur se réjouit et félicite le frère secrétaire général national Me Abdoulaye WADE pour ses initiativeset sa contribution particulièrement remarquable à la formation d’une solide alliance gagnante de toutes les forces de l’opposition pour mettre un terme au règne de l’arbitraire et de l’incompétence.
 
Le Comité Directeur apprécie à sa juste valeur l’implication personnelle de Me WADE dans l’unité de l’opposition. C’est l’illustration de son intérêt pour le renforcement de notre démocratie et son combat pour hisser notre pays au rang des nations ayant pris en main leur propre destin.
 
Une unité forte des forces vives de notre pays constitue le socle et le garant d’un processus électoral apaisé et d’un fichier transparent permettant la libre expression du suffrage des citoyens.
 
Macky SALL, son régime et particulièrement son ministre de l’intérieur Abdoulaye Daouda Diallo, ont fait la preuve de leur volonté de manipuler le fichier électoral pour en extirper un nombre très important de citoyens et s’assurer une improbable majorité aux prochaines élections législatives. C’est ainsi qu’ils ont très fortement réduit le nombre des commissions administratives dans les zones qui leur sont hostiles et partout ailleurs ont mis en  marche la machine à fraudes en installant des commissions administratives clandestines dans les domiciles de responsables des partis de la coalition gouvernementale pour inscrire exclusivement et frauduleusement leurs partisans.
 
Le Parti démocratique sénégalais s’associe aux demandes unanimes de l’opposition et exige : la démission immédiate de Abdoulaye Daouda Diallo, maire et probable candidat aux élections législatives, qui ne peut être juge et partie et qui est au cœur des fraudes et manipulations de toutes sortes du processus électoral et du fichier des électeurs ; la désignation d’une personnalité neutre et consensuelle pour prendre en charge la totalité du processus électoral ; un audit immédiat du fichier électoral par les experts des partis politiques, avec la participation de nos partenaires, notamment l’Union Européenne, la France, l’Allemagne, les USA et le Canada qui ont toujours été impliqués dans le consensus électoral depuis 1993.
 
Le Parti démocratique sénégalais lance un appel solennel à nos partenaires et leur rappelle qu’ils sont aussi des acteurs importants du processus électoral consensuel qu’ils ont contribué à consolider et qui a permis l’élection démocratique et acceptée de trois présidents de la république, dont deux ont été régulièrement défaits.
 
Force est de constater que ce processus consensuel a été unilatéralement rompu dans des conditions qui sont de nature à fausser le jeu démocratique et installer le chaos.
 
Le Parti démocratique sénégalais rappelle Macky SALL à ses devoirs et le rendra personnellement responsable des conséquences qui résulteront de sa volonté de porter atteinte à la libre expression du suffrage des citoyens.
 
En ce sens, le Comité Directeur salue le rassemblement organisé par le mouvement Y en a marre, et félicite les militants et responsables du PDS et des mouvements Karimistes qui ont participé à ce succès.
 
L’échec du régime de Macky SALL est aujourd’hui patent. La famine dans le monde rural qui s’annonce, les bons impayés dans la commercialisation de l’arachide, la recrudescence des coupures d’électricité sont autant de signes qui annoncent que le gouvernement n’en peut plus. C’est maintenant, dans l’unité, que les partis politiques, les syndicats, les mouvements citoyens doivent organiser un formidable mouvement pour arrêter tout cela, et dessiner un cours nouveau.
 
Le Parti démocratique Sénégalais appellera, après échange avec ses alliés politiques sur la meilleure date, à une grande marche nationale en finir avec le régime de Macky SALL, pour le respect de la démocratie, la fin de l’instrumentalisation de la justice à des fins partisanes. Trop, c’est trop.
 
Non seulement, l’opposition n’est pas associée au comité de veille du processus électoral qui aurait permis d’avoir un suivi concerté des inscriptions mais tout porte à croire que le gouvernement ne veut pas d’un audit indépendant du fichier. Alors que nous sommes à moins de dix jours de la fin des inscriptions, le cahier des charges de l’audit n’est même pas en préparation et les partenaires au développement ne sont même pas informés.
 
Au niveau de la diaspora, alors que la loi électorale permet aux Sénégalais de  la diaspora de s’inscrire dans un bureau de vote au Sénégal suivant certaines conditions, ils ont attendu 5 jours avant la fin des inscriptions pour respecter la loi malgré nos lettres de rappel au Ministère de l’Intérieur, à la CENA et au Conseil constitutionnel.
 
Encore une fois, le Comité Directeur a tenu à réaffirmer l’adhésion du parti et son engagement sans réserve aux orientations définies par le secrétaire général national pour une liste unique de toute l’opposition aux prochaines élections législatives et demande solennellement aux  militants et responsables de se mettre dans cette perspective en privilégiant la victoire sur les positionnements personnels.
 
C’est de cette façon seulement que le peuple réussira à vaincre l’arbitraire d’un régime qui n’use que de la force lâche et brute pour vaincre ses adversaires en emprisonnant tous ceux qui le gênent,  forçant certains à l’exil (notamment le candidat de notre parti), menaçant d’autres de procédures iniques en se soumettant une partie importante de la justice devenue un instrument à sa solde, soudoyant les partisans de l’opposition pour installer en définitive un régime corrompu au service exclusif de la famille, du clan, des amis et du parti.
 
Naturellement ce régime, assis sur un socle de scandales financiers de toutes sortes, de corruption au plus haut niveau et de bradage de nos ressources naturelles, mène notre pays tout droit vers la faillite.
 
Le Comité Directeur demande à tous les militants et responsables du parti ainsi qu’aux membres de tous les mouvements de soutien de mener une campagne intense pour mobiliser tous ceux qui veulent s’inscrire sur les listes électorales en exigeant que les commissions administratives fassent tout ce qui est nécessaire dans ce sens.
 
Informé du tableau des inscriptions dans tout le pays et dans la diaspora, ainsi que de l’installation des comités électoraux du parti dans les départements suite aux directives du Secrétaire Général National, le Comité Directeur demande à tous les responsables de se hâter et de construire dans l’unité les structures qui peuvent nous amener vers la victoire lors des élections législatives du 30 juillet 2017.
 
Examinant l’appel au dialogue lancé par le chef de l’état le Comité Directeur rappelle qu’il a toujours dénoncé le déficit de dialogue et de consensus sur les questions essentielles de notre démocratie pour ne pas y prêter une oreille attentive.
 
Le Parti démocratique sénégalais rappelle cependant que tout en étant acquis à la nécessité pour tous les acteurs du champ politique de se soumettre aux règles d’une démocratie consensuelle et apaisée dont le dialogue reste un des ferments dominants, qu’il n’en demeure pas moins que ce dialogue ne peut être fondé que sur des principes.
 
Qu’il n’est ni possible, ni souhaitable d’instaurer un dialogue alors qu’il y a une rupture unilatérale du consensus démocratique, notamment sur le processus électoral.
 
Qu’il est impensable de s’asseoir autour de la même table pour discuter alors que des personnalités de premier plan de l’opposition font l’objet d’un acharnement judiciaire par une justice qui a cessé d’être indépendante pour devenir le bras armé d’un pouvoir faible et revanchard, certains responsables de l’opposition étant en prison alors que d’autres sont en exil forcé dans des pays où il refuse toute possibilité d’inscription électorale (aucune commission électorale n’a été envoyée au Qatar par exemple).
 
Qu’il ne peut être question de dialogue au moment où les libertés les plus élémentaires sont refusées à l’opposition qui est presque interdite de manifestations, toujours sous de fallacieux prétextes.
 
Qu’il ne saurait y avoir de dialogue dont un fraudeur patenté et reconnu, l’actuel ministre de l’intérieur, serait partie prenante.
 
Qu’il est exclu de discuter si le processus électoral ne peut faire l’objet d’aucun consensus pour garantir l’expression transparente du suffrage des électeurs.
 
Sous ces réserves le parti démocratique sénégalais reste ouvert à tout dialogue sincère sur toutes les questions concernant le renforcement de la démocratie et l’élargissement des espaces de liberté.
 
Examinant la situation internationale, le Comité Directeur dénonce le recul et les errements de notre diplomatie qui subit échecs après échecs au niveau sous-régional comme au niveau international. Macky SALL gère ses relations avec les chefs d’état de la sous-région comme il gère son opposition, c’est-à-dire avec l’intelligence de ceux qui n’ont que la force aveugle pour exprimer leurs opinions.
 
Après l’humiliation à l’Union Africaine par une candidature gérée par les émotions, Macky SALL vient encore de s’illustrer au niveau de l’UEMOA après avoir tenté en vain de mettre en cause les consensus et surtout les engagements de notre pays. »
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