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Devant le Congrès, Trump appelle l'Amérique à se rassembler

Mercredi 31 Janvier 2018

Face au Congrès réuni au grand complet, le président des Etats-Unis Donald Trump devait lancer mardi un appel à l'unité pour bâtir une Amérique "sûre, forte et fière", mettant en avant la bonne santé de l'économie et les records de Wall Street.

"Ce soir, je veux vous parler (...) du type de pays que nous allons devenir. Nous tous, ensemble, comme une seule équipe, un seul peuple et une seule famille américaine", devait déclarer le président selon des extraits de son discours diffusés à l'avance.

Dans la lignée d'un discours à Davos à la tonalité résolument pragmatique, le locataire de la Maison Blanche, coutumier des attaques personnelles et des sorties vindicatives, devrait adopter un ton plutôt conciliant, voire rassembleur.

"Je veux faire en sorte que notre pays dépasse les profondes divisions qui le minent depuis de très nombreuses années", avait affirmé, quelques heures avant son allocution, le président septuagénaire, régulièrement accusé d'attiser les tensions par son goût de la provocation et sa rhétorique enflammée.

En toile de fond de cette allocution, prévue à 21H00 (02H00 GMT) dans l'hémicycle de la Chambre des représentants, se dresse l'enquête russe qui fait peser une ombre menaçante sur la présidence de l'homme d'affaires de New York.

Symboliquement, même si ce rendez-vous annuel très prisé du tout-Washington a perdu son effet "mobilisateur" de jadis, il reste le meilleur moment qui soit pour prendre de la hauteur.

Politiquement, Donald Trump, au plus bas dans les sondages dans un pays profondément divisé, a besoin d'esquisser des pistes de compromis avec les démocrates s'il veut étoffer son bilan législatif.

- Main tendue sur l'immigration -

Au-delà de la mise en avant de chiffres de croissance encourageants (2,3% en 2017 contre 1,5% en 2016), le président républicain, chantre de la dérégulation, n'a de cesse de souligner, tweets après tweets, que la Bourse bat records sur records.

Mettant en avant "le plus grande réforme fiscale de l'histoire américaine", il devait insister sur l'impact concret de cette dernière. "Depuis que nous voté les baisses d'impôts, quelque 3 millions de travailleurs ont déjà reçu des bonus liés à ces dernières, des milliers de dollars pour nombre d'entre eux".

"Merci, Obama: voilà deux mots que nous n'entendrons pas ce soir dans la bouche du président Trump sur l'économie", a ironisé par avance Chuck Schumer, chef de file des démocrates au Sénat, ravivant un débat récurrent sur la part qui doit être attribuée à Donald Trump dans la vigueur actuelle de l'économie.

M. Trump devait aussi appeler démocrates et républicains à travailler main dans la main, pour financer "les infrastructures sûres, rapides, fiables et modernes dont l'économie a besoin et que le peuple mérite".

L'immigration figurera en bonne place dans ce discours auquel assisteront un nombre record de "Dreamers", ces "rêveurs" entrés illégalement sur sol américain avec leurs parents lorsqu'ils étaient encore mineurs.

"Ce soir, je tends la main aux élus des deux partis, démocrates comme républicains, pour protéger nos citoyens, quelles que que soient leurs origines, leur couleur de peau ou leur religion", devait déclarer le président américain en quête de compromis.

Mais les débats s'annoncent âpres. L'administration Trump a évoqué une voie d'accès à la citoyenneté pour 1,8 million de sans-papiers si ses adversaires acceptent de débloquer 25 milliards de dollars pour la plus emblématique de ses promesses de campagne: la construction d'un mur à la frontière du Mexique.

- 'Beaucoup à faire' face à l'EI -

Sur le front international, il devait appeler à poursuivre avec détermination la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

"Je suis fier de pouvoir dire que la coalition visant à vaincre l'EI a libéré quasiment 100% du territoire occupé par ces tueurs en Irak et en Syrie. Mais il reste beaucoup à faire. Nous allons poursuivre notre combat jusqu'à ce que l'EI soit défait", a-t-il affirmé.

Les invités de Donald et Melania Trump seront, suivant la tradition, observés avec attention. Cette dernière, qui fera son retour dans la lumière après avoir fait l'impasse sur Davos et une mystérieuse escapade à Mar-a-Lago, a salué dans un tweet "les héros qui ont servi notre pays, les familles qui ont souffert, les citoyens qui ont épousé le rêve américain".

Parmi eux, les parents de Nisa Mickens et Kayla Cuevas, deux filles assassinées par le gang d'origine salvadorienne MS-13, dont le président cite régulièrement la cruauté pour justifier sa politique de fermeté aux frontières.

C'est un jeune Congressman au nom chargé d'histoire, Joseph Kennedy III, 37 ans, petit-fils de Robert Kennedy et petit-neveu de l'ancien président John F. Kennedy, qui prononcera la réponse des démocrates au discours présidentiel.

A ceux qui prédisent un "tournant" ou un "nouveau chapitre" de la présidence Trump, nombre d'observateurs rappellent que si, il y a un an, son premier discours devant le Congrès avait été salué pour sa tonalité "présidentielle", la rupture avait été éphémère.

Quelques jours plus tard, le milliardaire accusait dans une salve de tweets - sans la moindre preuve à l'appui - son prédécesseur Barack Obama de l'avoir placé sur écoutes. (AFP)
 
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