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Dans le delta du Niger, les géants pétroliers laissent “un champ de ruines” derrière eux

Mardi 10 Août 2021

L’heure du départ a sonné pour plusieurs compagnies pétrolières dans le delta du Niger. Et tant pis si certaines de leurs installations continuent de rejeter du brut dans l’eau et privent ainsi des pêcheuses de tout revenu. Le New York Times est allé à la rencontre de certaines d’entre elles, qui essaient tant bien que mal de se faire entendre.
 
Un jour, la marée haute a déposé des traînées de pétrole brut sous la maison bringuebalante d’Onitsha Joseph, montée sur pilotis. Puis la pêcheuse installée sur les méandres du delta du Niger, dans le sud du Nigeria, a vu des poissons morts flottant dans des nappes de pétrole de plusieurs centimètres d’épaisseur, et la pêche – son gagne-pain – est devenue impossible. Les émanations étaient si denses qu’Onitsha s’est évanouie. Elle a été emmenée à l’hôpital en bateau à moteur.
 
Elle n’avait aucune idée de l’origine de cette pollution. Jusqu’à un jour de février où, accompagnée d’autres pêcheuses, elle repéra un jaillissement de bulles à la surface de l’eau. Elle approcha son canot, noirci par les hydrocarbures. Juste au-dessous d’elle se trouvait un tuyau installé là par le géant américain Chevron, il y a quarante-six ans, ainsi que le rapportent de nombreux habitants, témoins de la scène à l’époque. Et ce tuyau fuyait. Courier international (New York Times)
 
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