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Comportement sexuel inapproprié: démission du ministre canadien des Sports

Vendredi 26 Janvier 2018

Ottawa - Visé par des accusations de comportement inapproprié envers les femmes, le ministre canadien des Sports, Kent Hehr, a remis sa démission, a annoncé jeudi le Premier ministre Justin Trudeau.

Justin Trudeau avait déjà exprimé jeudi matin sa compassion pour les victimes d'agressions sexuelles et sévèrement condamné le comportement de deux autres responsables politiques canadiens poussés à la démission en quelques heures la veille.

"Aujourd'hui, j'ai accepté la démission de l'honorable Kent Hehr du cabinet, en attendant le résultat de l'enquête", a plus tard indiqué le Premier ministre dans un communiqué.

Au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, M. Trudeau avait été interrogé par la presse dans la matinée sur les accusations selon lesquelles des femmes craignaient de se retrouver dans le même ascenseur que M. Hehr, lorsque celui-ci siégeait au Parlement provincial de l'Alberta, de 2008 à 2015, en raison de remarques à caractère sexuel qu'il aurait proférées à leur endroit.
"Je prends cette question très au sérieux", avait déclaré Justin Trudeau en promettant d'en discuter avec Kent Hehr et de faire le point avant son départ de Davos jeudi soir.

Sur Twitter, une fonctionnaire de l'Alberta avait accusé mercredi M. Hehr de donner aux femmes un sentiment d'"insécurité" et de tenir à leur égard des propos désobligeants.

Un représentant du bureau du Premier ministre a contacté jeudi cette fonctionnaire, selon la chaîne CBC.

"Le débat qui se tient dans notre société est très important", a déclaré pour sa part M. Hehr dans un communiqué, encourageant "toutes les femmes qui se sont senties inconfortables ou qui ont été victimes de harcèlement (...) à en parler".

"Toute forme de harcèlement est inacceptable et les Canadiens ont le droit de vivre et de travailler dans un environnement exempt de harcèlement", a répété de son côté Justin Trudeau.

"L'une des premières choses que nous avons faites lorsque nous avons formé le gouvernement a été de mettre en place des processus rigoureux pour traiter les allégations", a rappelé le Premier ministre.

M. Hehr s'était déjà retrouvé dans l'embarras ces derniers mois pour des propos méprisants qu'il aurait tenus à l'égard d'une femme se plaignant de ne pas obtenir son congé de maternité.

Il aurait également dit à un groupe de victimes de la thalidomide -- un médicament prescrit il y a plus de 50 ans et à l'origine de malformations graves à la naissance de milliers de bébés -- qu'elles n'étaient pas les seules à avoir souffert.

"Tout au long de ma carrière, j'ai toujours essayé de traiter les autres avec respect, et je suis conscient que ce qui est le plus important est comment chaque personne se sent", a précisé M. Hehr.

Il affirme avoir présenté sa démission au Premier ministre pour ne pas nuire au "bon travail" de son gouvernement.

En attendant les résultats d'une enquête, M. Hehr reste député du parti libéral, mais ses fonctions ministérielles ont été confiées à la ministre des Sciences, Kirsty Duncan.

En moins de 24 heures, Patrick Brown, chef du parti conservateur de l'Ontario, province la plus peuplée au Canada, et Jamie Baillie, chef du même parti pour la Nouvelle-Ecosse (est), ont démissionné en raison d'allégations d'inconduites sexuelles.
 
 
 
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