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Brésil - Le président Lula tient Bolsonaro responsable de la tentative d’insurrection à Brasilia

Mercredi 18 Janvier 2023

Treize militaires chargés de la sécurité ont été renvoyés, la purge ordonnée par le président Lula se poursuivant après la tentative d’insurrection à Brasilia du 8 janvier dont ce dernier a rendu responsable mercredi son prédécesseur Jair Bolsonaro.
 
Le renvoi des militaires a été annoncé mercredi au Journal officiel, un jour après l’annonce du limogeage de 40 militaires affectés à la résidence présidentielle de l’Alvorada, située dans la capitale, où les sièges de la présidence, du Congrès et de la Cour suprême ont été saccagés par des partisans de l’ex-chef de l’État d’extrême droite.
 
« Je ne sais pas si l’ancien président [Bolsonaro] a ordonné » les émeutes, a dit Luiz Inacio Lula da Silva mercredi, au cours d’une cérémonie avec des syndicats dans le palais du Planalto.  
 
« Ce que je sais c’est qu’il en est responsable parce qu’il a passé quatre ans à inciter les gens à la haine ».
 
Jair Bolsonaro, qui avait quitté le Brésil pour les États-Unis deux jours avant l’investiture de son successeur de gauche, a nié toute implication dans les émeutes, tout en « déplorant » ces évènements qu’il a qualifiés d’« incroyables ». Il fait l’objet d’une enquête.  
 
Les militaires renvoyés mercredi faisaient partie du Cabinet de la sécurité Institutionnelle (GSI), une instance gouvernementale chargée d’assister le chef de l’État dans sa politique de sécurité nationale et de défense.
 
Ces annonces interviennent une semaine après que Lula, 77 ans, a exprimé sa méfiance à l’égard de certains membres des forces de l’ordre chargés de sa sécurité.
 
Lula avait annoncé jeudi dernier un examen « approfondi » du personnel affecté à la présidence, se disant notamment convaincu que les émeutiers qui étaient entrés dans le palais présidentiel du Planalto avaient bénéficié d’une aide de l’intérieur.
 
« Comment pourrais-je avoir quelqu’un à la porte de mon bureau qui pourrait me tirer dessus ? », s’était-il demandé, estimant que « le palais était rempli de bolsonaristes ».
 
Plus de 4000 partisans de l’ancien président, qui refusent sa défaite électorale face à Lula fin octobre, ont semé le chaos le 8 janvier à Brasilia, envahissant et saccageant les centres du pouvoir.  
 
Quelque 1400 émeutiers présumés étaient toujours en détention mercredi, tandis que l’enquête se poursuit pour tenter de retrouver les organisateurs et les financeurs. Jusqu’à présent, 39 personnes ont été inculpées.  
 
Le procureur général Augusto Aras a annoncé dans une interview à une chaîne de télévision locale que 200 autres personnes seraient inculpées au cours des deux prochaines semaines.
Anderson Torres, un ancien ministre de la Justice de M. Bolsonaro, qui était chargé de la sécurité à Brasilia, mais se trouvait à l’étranger au moment des faits, a été arrêté pour suspicion de collusion à son retour dans son pays.  
 
Mercredi, il a comparu devant les enquêteurs pour une première déposition, mais a gardé le silence, selon le portail d’information G1. Il nie lui aussi toute implication dans la tentative d’insurrection. (AFP)
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