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Asie-Pacifique Washington, Canberra et Tokyo veulent réduire l'influence de la Chine

Dimanche 2 Octobre 2022

Les ministres et secrétaire de la Défense d’Australie, du Japon et des États-Unis se sont engagés samedi à Honolulu à renforcer leur coopération militaire face aux ambitions régionales de la Chine qui cherche à « modifier le statu quo par la force » dans la région.
 
« Nous sommes profondément préoccupés par le comportement de plus en plus agressif et les intimidations de la Chine dans le détroit de Taïwan et ailleurs dans la région », a déclaré le chef du Pentagone Lloyd Austin, en accueillant ses homologues australien et japonais au siège du commandement militaire américain de la région.
 
« Nos intérêts dépendent du respect de l’ordre international, mais nous voyons cet ordre remis en cause dans la région […] par la Chine qui cherche à façonner le monde autour d’elle comme nous ne l’avons jamais vu », a renchéri l’Australien Richard Marles.  
 
Dénonçant « les modifications unilatérales du statu quo par la force de la Chine en mer de Chine méridionale et orientale » ainsi que les récents tirs de missiles de la Corée du Nord, le Japonais Yasukazu Hamada a dit vouloir « discuter de ce que nous pouvons faire […] pour renforcer nos capacités de dissuasion et de réaction dans la région ».
 
Les États-Unis ont lancé ces derniers jours une offensive diplomatique tous azimuts pour tenter de contrer l’influence de la Chine dans cette région stratégique.
 
Ils ont annoncé jeudi un nouveau fonds de 810 millions de dollars d’aide pour les îles du Pacifique Sud, où ils vont accroître leur présence diplomatique.
 
La vice-présidente américaine Kamala Harris s’est rendue la semaine passée au Japon et en Corée du Sud, où elle a réaffirmé la détermination de Washington à agir « sans peur ni hésitation » à travers l’Asie, y compris dans le détroit de Taïwan.
 
Pékin revendique à la fois Taïwan et l’étroite étendue d’eau qui sépare l’île de la Chine continentale, l’un des canaux de navigation les plus fréquentés du monde.
 
Kamala Harris s’est aussi rendue à Séoul et a visité la zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corée, lors d’un voyage visant à souligner l’engagement « inébranlable » de Washington à défendre la Corée du Sud contre le Nord.
 
Visite de sous-marin
 
M. Austin a également eu un entretien bilatéral avec son homologue australien, centré sur l’accord AUKUS passé en 2021 entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni pour la fourniture à Canberra de sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques.
 
Les deux hommes se sont ensuite rendus dans la rade de Pearl Harbor, où le chef du Pentagone a fait visiter à M. Marles le sous-marin d’attaque USS Mississippi, de la classe Virginia, dernière génération des submersibles de l’US Navy.
 
Rappelant que le gouvernement australien annoncera au premier semestre 2023 quel modèle de sous-marins il compte acheter après la rupture abrupte d’un gigantesque contrat avec la France, le ministre australien a noté que le calendrier de livraison serait un facteur important dans la décision de Canberra.
 
« Ce ne sera pas seulement la question de savoir quel sous-marin nous choisissons, mais si ce sera rapide et s’il y aura un vide dans nos capacités », a-t-il indiqué au cours d’une conférence de presse, rappelant que la flotte australienne de sous-marins était vieillissante.
 
« Il est d’une importance cruciale, vu la situation stratégique à laquelle nous sommes confrontés, qu’il y ait une évolution dans les capacités sous-marines en Australie entre maintenant et le moment où les premiers sous-marins arriveront », a-t-il ajouté.
 
Les sous-marins à propulsion nucléaire pourraient permettre à l’Australie d’opérer de façon plus furtive et plus dissuasive vis-à-vis de la Chine.
 
Le choix du fournisseur aura un impact économique important et des implications stratégiques, liant étroitement la marine australienne à celle de la nation choisie. (AFP)
 
 
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