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Après le crash à Cuba, l'heure du deuil et des interrogations

Samedi 19 Mai 2018

Cuba a commencé à observer samedi un deuil officiel de deux jours, au lendemain de l'accident d'un avion de ligne qui a fait 107 morts et trois blessés dans un état critique, dans des circonstances restant à éclaircir.

Le Boeing 737-200 s'est écrasé sur une zone non habitée vendredi midi, alors qu'il venait de décoller de La Havane pour Holguin (est de Cuba), avec 110 personnes à bord: 104 passagers, majoritairement cubains selon les médias d'Etat, et six membres d'équipage mexicains. L'accident n'a laissé que trois survivants "dans un état critique", selon les autorités.
 
 
On ignorait encore samedi ce qui a pu provoquer la chute de l'avion, survenue peu après son décollage au moment où il engageait un virage. Les autorités n'ont pas précisé si les boîtes noires avaient été retrouvées.

"Je rentrais chez moi et j'ai vu l'avion, j'ai vu que le pilote manoeuvrait vers la droite, il a perdu de la hauteur et a plongé", a expliqué à l'AFP Yasniel Diaz, un témoin.

Une conférence de presse prévue à l'aéroport samedi à 15h00 locales (19H00 GMT) pourrait apporter de premiers éléments sur l'enquête.

"Nous allons lancer toutes les investigations pertinentes et nous communiquerons les informations à la population dès que nous les obtiendrons", a déclaré vendredi le nouveau président cubain Miguel Diaz-Canel, qui a succédé à Raul Castro voici un mois.

La direction générale de l'aéronautique civile mexicaine a annoncé l'envoi d'une équipe de spécialistes pour aider les autorités cubaines à faire la lumière sur ce drame et l'avionneur américain Boeing a mis sur pied une équipe technique pour répondre aux éventuels besoins des autorités cubaines.

L'avion était loué par la compagnie publique cubaine Cubana de Aviacion au Mexicain Global Air, également connu sous le nom de Aerolineas Damojh, selon une formule de "wet lease" qui prévoit une location avec équipage complet, en l'occurrence deux pilotes, trois hôtesses et un technicien.

Construit en 1979 selon le gouvernement mexicain, l'appareil avait passé sa dernière révision en novembre 2017.

- Tests ADN -

Faute de publication par les autorités de la liste des passagers, le mystère demeurait également samedi sur le nombre exact d'étrangers à bord de l'appareil, en plus de l'équipage mexicain. Certains médias d'Etat ont indiqué que la majeure partie des passagers étaient cubains.

Pour l'heure, seul le gouvernement argentin a confirmé la mort de deux de ses ressortissants.

Samedi matin, une quarantaine de proches des victimes attendaient calmement de pouvoir identifier les corps devant le bâtiment de l'institut médico-légal de Boyeros, situé non loin de l'aéroport.

"Mon épouse Elsa Buitriago a perdu quatre membres de sa famille: sa mère, sa soeur, un beau-frère et un neveu, tous originaires de Holguin. On n'a pas encore identifié les cadavres, personne ne nous a rien dit de concret", a déclaré à l'AFP Jorge Leiva, 48 ans.

D'autres comme la mère de Carlos Ramirez, victime de 22 ans, était déjà en train de se soumettre à des test ADN, a rapporté à l'AFP son neveu Ignacio Ramirez.

Sur les réseaux sociaux, des photos des victimes du vol DMJ0972 commençaient à être publiées par des proches, comme ceux de Jose Angel, directeur du groupe musical Bolero Salsa, et de son épouse Amparo Iban, ou celui du docteur Monica Leyva et de son bébé, tous deux décédés dans l'accident.

A l'hôpital havanais de Calixto Garcia, dont les accès étaient strictement contrôlés samedi, l'état des trois survivantes, des femmes de nationalité cubaine selon les autorités, demeurait préoccupant.

Une source médicale a indiqué à l'AFP que leur état était "stable mais toujours critique", rappelant que chacune d'elles avait subi de graves brûlures et des blessures aux poumons, à l'abdomen, ainsi que de nombreuses fractures, notamment au pelvis et aux jambes.

A Mexico, des proches des membres de l'équipage, effondrés, ont également été pris en charge par Global Air. "Ils nous soutiennent, ils vont nous aider avec les passeports pour aller sur place", a confié Alejandro Lopez, frère du technicien décédé Marco Antonio Lopez Perez.

De nombreux gouvernements latino-américains et européens ont envoyé des messages de solidarité à La Havane. A Rome, le pape François a demandé à l'église cubaine de transmettre ses condoléances aux familles.
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