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La Chine lance des manoeuvres militaires simulant un blocus des ports de Taïwan

Lundi 29 Décembre 2025

La Chine lance des manoeuvres militaires simulant un blocus des ports de Taïwan

La Chine a lancé lundi des manœuvres militaires simulant le blocus des ports de Taïwan, dans un contexte de tensions particulièrement fortes après une vente d'armes américaines massive à cette île qui a déployé ses propres forces en riposte et dénoncé l'"intimidation" de Pékin.

 

L'armée chinoise "utilise des destroyers, des frégates, des chasseurs, des bombardiers et des drones" dans le cadre de ces exercices, qui comprennent "des tirs à munitions réelles sur des cibles maritimes", a déclaré son commandement pour la zone.

 

Taïwan, qui a de son côté dit avoir "mené un exercice de riposte rapide", a annoncé avoir détecté 89 avions militaires, ainsi que 28 navires de guerre et des garde-côtes chinois, à proximité de son territoire.

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Il s'agit du nombre le plus élevé d'avions chinois signalés en une seule journée depuis le 15 octobre 2024.

 

Le ministère taïwanais de la Défense, tout en qualifiant le Parti communiste chinois d'"agresseur", a en outre fait état, sans autres précisions, d'une formation de navires d'assaut amphibie chinois opérant dans le Pacifique occidental.

 

- Tensions internationales -

 

"Toute manœuvre malveillante visant à entraver la réunification de la Chine est vouée à l’échec", a quant à lui assuré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, pendant une conférence de presse régulière.

 

"Les forces extérieures qui tentent d’utiliser Taïwan pour contenir la Chine et d’armer Taïwan ne feront qu’encourager l’arrogance des partisans de l’indépendance et pousser le détroit de Taïwan dans une situation périlleuse de guerre imminente", a-t-il mis en garde.

 

La Chine considère Taïwan comme faisant partie de son territoire et menace de recourir à la force militaire pour s'en emparer.

 

Les tensions dans le détroit ont été ravivées par une vente d'armes massive des Etats-Unis à Taipei mi-décembre, la deuxième depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, pour 11,1 milliards de dollars au total, soit le montant le plus important depuis 2001. La Chine a répondu la semaine dernière en infligeant des sanctions à 20 entreprises américaines du secteur de la défense.

 

Cette démonstration de force à grande échelle intervient également après des semaines de disputes diplomatiques entre Pékin et Tokyo au sujet de Taïwan, la Première ministre japonaise Sanae Takaichi ayant laissé entendre en novembre que son pays pourrait intervenir militairement en cas d'attaque contre cette île. Une déclaration qui a suscité l'ire de la Chine.

 

- "Mission Justice 2025" -

 

Des journalistes de l'AFP présents à Pingtan, l'île chinoise la plus proche de Taïwan, ont aperçu deux chasseurs en train de survoler la zone et un navire de guerre au loin.

 

Des touristes présents sur les lieux, qui flânaient et prenaient des photos, ont dit tout ignorer des manœuvres en cours.


 

Une femme originaire de Mongolie-Intérieure, dans le nord de la Chine, Mme Guo, a confié à l'AFP être convaincue qu'une réunification aurait "sans aucun doute lieu", "ce n'est qu'une question de temps".

 

"À partir du 29 décembre, le Commandement des zones orientales de l'APL (armée chinoise) déploie ses troupes de l'Armée de terre, de la Marine, de l'Armée de l'air et de la Force des missiles pour effectuer des exercices militaires conjoints baptisés +Mission Justice 2025+", a expliqué en début de matinée dans un communiqué le colonel Shi Yi, le porte-parole du Commandement chinois.

 

Les troupes chinoises se focaliseront sur "les patrouilles de préparation au combat air-mer, la saisie conjointe de la supériorité globale, le blocus de ports et de zones clés, ainsi que la dissuasion multidimensionnelle", a souligné l'officier.

 

Dans un communiqué séparé, une carte montre cinq zones autour de Taïwan où des "tirs à munitions réelles vont être organisés" de 08H00 à 18H00 mardi (00H00 à 10H00 GMT).

 

- Trafic maritime et aérien perturbé -

 

"Pour des raisons de sécurité, il est conseillé à tout navire ou avion non concerné de ne pas pénétrer dans les eaux et l'espace aérien susmentionnés", est-il précisé.

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"En réponse au mépris des autorités chinoises pour le droit international et à leur utilisation de l'intimidation militaire pour menacer les pays voisins, Taïwan exprime sa ferme condamnation", a réagi la porte-parole de la présidence de Taïwan, Karen Kuo.

 

Les exercices de cette semaine sont "un sérieux avertissement adressé aux forces séparatistes de +l'indépendance de Taïwan+ et ils constituent une action légitime et nécessaire pour préserver la souveraineté et l'unité nationale de la Chine", a jugé Shi Yi.

 

Des navires chinois devraient "s'approcher de l'île de Taïwan à très courte distance en provenance de différentes directions", a-t-il poursuivi.

 

Taïwan a pour sa part déclaré que certaines des zones désignées par la Chine pour ces manoeuvres se trouvaient à moins de 12 milles marins de ses côtes.

 

L'Administration de l'aviation civile taïwanaise a fait savoir que Pékin avait décrété une "zone de danger temporaire" pour une durée de dix heures mardi, "ce qui devrait perturber le trafic aérien dans la région".

 

Conséquence, selon elle, plus de 100.000 passagers répartis sur 857 vols intérieurs, internationaux et de transit, seront affectés ce jour-là.

 

L'armée taïwanaise a annoncé avoir mis en place un centre de coordination des opérations, déployé des "forces appropriées" et "procédé à un exercice de réaction rapide", tandis que les garde-côtes ont "immédiatement" dépêché de grands navires.

 

Les précédentes manœuvres ayant impliqué des tirs réels autour de Taïwan remontaient à avril. [AFP]

 
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