La Phase 2 du Projet d’Approvisionnement en eau potable en milieu rural a été lancée le 3 février 2024 par le Premier ministre. Dotée d’un budget de 60 milliards de francs CFA, elle a pour important et équitable objectif d’améliorer l’accès à l’eau potable dans les zones rurales qui en ont tant besoin. Dans cette perspective, des infrastructures seront réalisées. Parmi celles-ci, de nouveaux forages, des forages renouvelés, des châteaux d’eau nouveaux comme rénovés, plus de mille réseaux de distributions, etc.
Les populations de Koki souhaitent un succès éclatant à cet important projet, elles qui sont bien placées pour apprécier l’accès à l’eau potable. C’est dans les années 70 qu’un premier forage a été construit dans le village qui comptait alors 6.000 à 7.000 habitants. Son eau était malheureusement salée. On la buvait difficilement si elle n’était pas un peu rafraichie et elle l’était rarement pour des raisons facilement imaginables. Quand la sécheresse a commencé à s’installer dans le pays, beaucoup d’arbres mouraient et les efforts pour les remplacer étaient pratiquement vains : les jeunes arbres qu’on plantait ne supportaient pas l’eau salée. Les anciens de l’école primaire qui étaient habitués au maraîchage et qui voulaient reprendre cette activité n’y arrivaient pas, faute d’eau potable qu’ils ne pouvaient plus obtenir par les puits devenus trop, trop profonds.
Il y a aussi que, non seulement l’eau est salée, de plus en plus salée, mais elle devient de plus en rare. Pourquoi ? Je rappelle qu’au moment de la réalisation du forage, le village comptait entre 6 et 7.000 habitants. Aujourd’hui, la population a plus que triplé, sans compter les près de 5.000 talibés du célèbre Institut islamique Serigne Ahmadou Sakhir Lo. L’augmentation de cette population s’explique notamment par le fait que de nombreux villages environnants, n’ayant accès ni à l’eau, ni à l’électricité, sont venus se fondre dans les quartiers périphériques. De ces villages, on peut retenir : Seuf Mbaame walaf, Mbélagne 1 et 2, Kébé Koki, Keur Ndiaga, Keur Ousmane, Keur Massalle 2. En plus de l’eau (même salée) et de l’électricité, ils bénéficient de l’école pour leurs enfants et du centre de santé.
Un premier bienfaiteur avait construit un forage pour l’institut islamique. Malheureusement, l’eau était plus salée encore. Un gros, vraiment gros forage à Koki serait particulièrement apprécié par les populations qui en rêvent tous les jours. Elles en remercieraient particulièrement notre Seigneur, encore plus si l’eau était douce. Elles n’oublieraient pas le gouvernement, surtout pas son ministre de l’Assainissement et de l’Hydraulique que je connais bien, très bien. Monsieur Cheikh Tidiane Dièye – c’est de lui qu’il s’agit –, ne sera sûrement pas indifférent à notre sort, sachant bien faire la part des choses, avec honnêteté. Ce forage, qui s’inscrit bien dans le cadre des importantes réalisations prévues d’ci à février 2029, nous sera d’une grande utilité, d’une très grande utilité.
L’Institut islamique vient de réaliser un immense restaurant, un restaurant beau et moderne, d’abord à l’intention de ses talibés et de ses invités à la grande cérémonie qu’il organise annuellement, puis d’éventuels visiteurs – ils en reçoivent souvent. Avec ce forage que nous souhaitons de tous nos vœux, les talibés pourront facilement et grâce au maraichage, fournir au nouveau restaurant tous les légumes dont il aura besoin. Et ils ne s’arrêteront sûrement pas au maraichage, avec la disponibilité de l’eau douce en quantité suffisante. Plus généralement, cette eau profitera à toute la population et principalement à la jeunesse attirée de moins en moins par les cultures d’hivernage. Cette jeunesse lourdement frappée par chômage, profiterait elle aussi largement de cette eau pour se lancer dans l’agriculture et l’élevage. Des jeunes du village, j’en connais qui sont à l’extérieur depuis plusieurs années et qui s’empresseraient de rentrer pour se lancer dans ces deux importantes activités.
Encore une fois, pour toutes ces raisons et pour d’autres, les populations de Koki rêvent d’un second et gros forage depuis de longues années. Elles en sentent encore le besoin lors des cérémonies annuelles organisées au village. C’est d’abord le cas lors des journées de retrouvailles annuelles à l’Institut islamique. Á l’occasion, pratiquement tout le Sénégal se retrouve au village. Toutes les maisons sont alors remplies de monde et les besoins d’eau sont immenses et donc difficilement satisfaits. On sent le même besoin d’eau lors de la « Journée de lecture de Coran et de ziaar à la mémoire de Mame Matar Ndoumbé Diop », fondateur du village, et qui avait lieu cette année le samedi 22 février. C’est l’occasion de regretter amèrement le fait que cette importante cérémonie ne soit pas couverte comme elle le devait, comme le sont d’autres cérémonies à qui elle n’a rien, vraiment rien à envier. Mame Matar Ndoumbé devrait occuper une place de choix dans l’histoire du Sénégal. Les familles de Mame Thierno Birahim de Darou Mouhty, de Serigne Bassirou Mbacké de Touba Darou Mina, de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké de Darou Khoudoss, etc. Sans compter les familles Diop des damels du Cayor.
Koki mérite donc bien un second et gros forage. Les populations en ont vraiment besoin. Elles comptent donc sur le gouvernement et, en particulier, sur le ministre de l’Assainissement et de l’Hydraulique comme sur celui de l’Agriculture et de l’Élevage. Ces deux ministres nous compteront sûrement parmi les priorités pour lesquelles ils se déploient jour et nuit, pour le seul bien du pays. Que notre Seigneur les y accompagne !
Dakar, le 24 février 2024
Mody Niang
FRANCE
