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USA: La Maison blanche a tenté de cacher l'appel Trump-Zelenski

Jeudi 26 Septembre 2019

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a bien sollicité l'ingérence des autorités ukrainiennes dans l'élection présidentielle américaine de 2020 et de hauts responsables de la Maison blanche en ont conçu un trouble profond, cherchant à "verrouiller" l'accès aux archives relatives à son appel controversé à Volodimir Zelenski, révèle le signalement du "lanceur d'alerte" à l'origine de l'affaire.
 
La commission du renseignement de la Chambre des représentants a rendu public jeudi le signalement transmis en août par un membre du renseignement américain à sa hiérarchie sur l'entretien téléphonique du 25 juillet au cours duquel Donald Trump a demandé au président ukrainien d'ouvrir une enquête sur Joe Biden, son potentiel rival démocrate pour 2020, et son fils pour des soupçons de corruption.
 
La transcription de l'appel avait été dévoilée mercredi par l'administration américaine après que la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, eut enclenché une procédure d'"impeachment" contre Donald Trump pour abus de pouvoir et atteinte à la sécurité nationale.
 
L'agent n'est pas identifié, mais il s'agit d'un membre de la CIA qui a travaillé à la Maison blanche, a-t-on appris auprès de deux sources proches de l'enquête, ce qui confirme les informations du New York Times.
 
Il dit avoir été informé dans le cadre de ses fonctions officielles par "plusieurs responsables" de l'administration américaine que Donald Trump "usait de ses fonctions pour solliciter l'ingérence d'un Etat étranger dans la perspective de l'élection de 2020 aux Etats-Unis".
 
L'ingérence, précise-t-il, visait à enquêter sur "l'un des principaux rivaux politiques" du président.
 
Le "lanceur d'alerte" ajoute que l'avocat personnel de Trump, Rudolph Giuliani, est une figure centrale de l'ingérence, ainsi que le procureur général William Barr.
 
"GRAVITÉ"
 
L'appel du 25 juillet, poursuit-il, a suscité des "préoccupations" au plus haut niveau.
Ainsi, le "lanceur d'alerte" affirme avoir été contacté à ce sujet par "plus de six responsables" de l'administration américaine qui s'inquiétaient des "risques pour la sécurité nationale". Plusieurs lui ont fait part d'un "profond trouble".
 
Il dit avoir appris de plusieurs responsables américains que la Maison blanche est intervenue pour "'verrouiller" toutes les archives de l'appel Trump-Zelenski", ce qui démontrait à ses yeux que ceux-ci "comprenaient la gravité" de la situation.
 
Les avocats de la Maison blanche auraient ainsi demandé le retrait de la transcription électronique de l'appel du 25 juillet du système informatique où de telles transcriptions sont archivées.
 
Selon le "lanceur d'alerte", "une douzaine de responsables de la Maison blanche" ont écouté la conversation entre Donald Trump et le président ukrainien.
 
Le 26 juillet, le représentant spécial américain pour les négociations avec l'Ukraine, Kurt Volker, et l'ambassadeur américain auprès de l'Union européenne, Gordon Sondland, ont rencontré Volodimir Zelenski et d'autres responsables politiques ukrainiens pour les conseiller sur la manière de traiter les demandes de Donald Trump.
 
SELON LE NEW YORK TIMES, TRUMP VEUT SAVOIR QUI A PARLÉ
 
Entendu au Congrès après la publication du signalement, le directeur par intérim du renseignement national Joseph Maguire, qui avait d'abord bloqué la transmission de ce document, a estimé que le lanceur d'alerte, qu'il affirme ne pas connaître, "avait fait ce qu'il fallait" et qu'il était crédible.
"Je pense que cette affaire est sans précédent", a-t-il dit.
 
La Maison blanche a dénoncé jeudi "l'hystérie" des démocrates et de "nombreux médias".
"Les démocrates essayent de détruire le Parti républicain" , a réagi Donald Trump sur Twitter, appelant les républicains à "combattre dur".
 
D'après le New York Times, le président américain a déclaré à la représentation diplomatique des Etats-Unis à l'Onu qu'il voulait savoir qui a transmis ces informations au lanceur d'alerte, ajoutant que cela se rapprochait d'un acte d'espionnage.
 
"Vous savez ce qu'on faisait au bon vieux temps, quand nous étions malins face aux espions et à la trahison, pas vrai ?", a-t-il dit selon les propos rapportés par une source informée de la teneur de ces échanges.
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