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Trump écarte l'idée d'un ultimatum à Téhéran sur le nucléaire iranien

Vendredi 28 Juin 2019

OSAKA, Japon (Reuters) - Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi qu'il n'y avait "aucune contrainte de temps" sur la question du nucléaire iranien, alors que des diplomates ont déclaré que l'Iran était sur le point de dépasser le plafond des stocks d'uranium enrichi fixé par l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
 
L'hypothèse que l'Iran puisse rompre sous peu les engagements pris dans le cadre du Plan d'action global conjoint (PAGC) ont amplifié les inquiétudes au sein de la communauté internationale, dans un contexte de tensions accrues entre Téhéran et Washington après que Donald Trump a dit la semaine dernière avoir renoncé in extremis à des frappes contre l'Iran en représailles à la destruction d'un drone américain près du détroit d'Ormuz.
 
"Nous avons du temps. Il n'y a pas d'urgence", a dit le président américain avant de s'entretenir avec le Premier ministre indien Narendra Modi en marge du sommet du G20 à Osaka, au Japon.
"Ils peuvent prendre leur temps", a poursuivi Trump. "Il n'y a absolument aucune contrainte de temps. Au bout du compte, je l'espère, tout sera réglé. Si c'est le cas, génial - sinon, vous allez en entendre parler", a-t-il ajouté.
 
D'autres dirigeants présents au sommet du G20 ont en revanche exprimé leur inquiétude à l'égard de l'Iran.
 
Le président chinois Xi Jinping a déclaré lors d'un entretien avec le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, que la région du Golfe se trouvait à un "carrefour entre la guerre et la paix", selon des propos rapportés par l'agence de presse officielle Chine Nouvelle.
 
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a dit s'inquiéter de possibles manquements de l'Iran aux engagements pris dans le cadre du PAGC, signé en 2015 à Vienne par l'Iran et les puissances du P5+1 (Etats-Unis-Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), soulignant que l'Union européenne continuait de surveiller les activités nucléaires de Téhéran.
 
"Nous demandons instamment à l'Iran de poursuivre la mise en oeuvre de tous les engagements pris dans le cadre de l'accord sur le nucléaire, et nous prenons très au sérieux toute possible violation de ses engagements", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en ouverture du sommet du G20.
 
"Préserver l'accord nucléaire est dans l'intérêt de la sécurité régionale et internationale", a ajouté Tusk.
 
Le président du Conseil européen a par ailleurs souligné la nécessité de maintenir ouverts les canaux de communication avec l'Iran.
 
Un an jour pour jour après la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'accord de 2015 et de rétablir des sanctions contre l'Iran, les autorités iraniennes ont annoncé le 8 mai dernier qu'elles suspendaient certains engagements pris dans le cadre du PAGC.
 
Téhéran reproche aux autres signataires de l'accord, Européens en tête, de ne pas avoir suffisamment agi pour le protéger des sanctions rétablies par les Etats-Unis, qui frappent très durement son économie.
 
Selon des sources diplomatiques, les stocks iraniens d'uranium enrichi sont toujours inférieurs au plafond fixé par le PAGC mais s'en rapprochent.
 
Lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, les Européens ont martelé mercredi qu'il n'y avait "pas d'alternative crédible et pacifique" au texte de 2015 et ont exhorté l'Iran à rester dans les limites fixées par ce cadre.
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