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Sonné par les élections, Trump cherche à remanier son équipe

Mercredi 14 Novembre 2018

Tendu et visiblement amer depuis le revers des républicains lors des élections législatives, le président américain Donald Trump envisage - dans une certaine confusion et sur fond de luttes internes - un nouveau remaniement de son équipe.

Inquiet de l'avancée de l'enquête du procureur spécial Robert Mueller, le locataire de la Maison Blanche a brutalement limogé son ministre de la Justice la semaine dernière.

Le secrétaire général de la Maison Blanche, John Kelly, est semble-t-il lui aussi sur la sellette. La ministre à la Sécurité intérieure Kirstjen Nielsen - une proche de ce dernier - est également donnée partante. Le président serait, selon plusieurs médias, mécontent de sa gestion du dossier sensible de l'immigration.

"Je prendrai une décision rapidement sur la Sécurité intérieure", a-t-il affirmé mercredi dans un entretien au Daily Caller.

S'il est resté évasif sur ses projets, il a réaffirmé, pour mieux contrer l'idée selon laquelle nombre de républicains préféreraient se tenir à l'écart de sa présidence, que le pouvoir d'attraction de la Maison Blanche restait intact. "Beaucoup de gens veulent venir, nombre de politiques qui ont eu des carrières couronnées de succès veulent venir", a -t-il assuré.

Pour ajouter à la confusion et à l'impression de flottement, la Première dame, Melania, d'ordinaire extrêmement discrète sur le fonctionnement de la présidence, est soudainement sortie de son silence pour réclamer le limogeage de Mira Ricardel, proche collaboratrice de John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.

"La position du service de la Première dame est qu'elle ne mérite plus l'honneur de travailler à la Maison Blanche", a lancé sa porte-parole Stephanie Grisham sur un ton sec rarement utilisé par les collaborateurs d'une "First Laday". 

Selon le Wall Street Journal, l'équipe de Mme Trump soupçonne Mme Ricardel d'être à l'origine d'"histoires négatives" la concernant.

Mercredi, la conseillère était toujours à son poste au sein de la West Wing. Mais personne ne s'aventurait à prédire pour combien de temps. 

- Frustration -

Au-delà du flou sur la portée exacte de cet énième remaniement au sein de l'exécutif américain, cette deuxième moitié de mandat ne débute pas, loin s'en faut, dans un climat de sérénité.

A Paris, lors d'un week-end chargé en symboles pour la commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale, Donald Trump a déclenché une avalanche de critiques en annulant au dernier moment la visite d'un cimetière américain. Il est par ailleurs resté étonnamment en retrait et silencieux, comme s'il était entièrement absorbé par la situation à Washington.

Huit jours après les élections, la frustration présidentielle est de fait palpable.

Une fois dissipés les brouillards de la communication politique et accumulés les nouveaux résultats qui tombent au compte-goutte, l'image qui émerge du 6 novembre est celle d'un réel revers pour Trump qui avait fait de ce rendez-vous, selon ses propres termes, un "referendum" sur sa personne.

Les chiffres sont là et son tweet sur l"immense succès" du Grand Old Party sonne désormais creux.

Les démocrates devraient, in fine, gagner entre 35 et 40 sièges à la Chambre des représentants. Les républicains, qui disposaient d'une carte électorale particulièrement favorable au Sénat, ne devraient progresser que d'un ou deux sièges à la chambre haute. A l'issue d'un scrutin extrêmement serré, la démocrate Kyrsten Sinema a emporté lundi dans l'Arizona un siège détenu jusqu'ici par le républicain Jeff Flake, qui ne se représentait pas.

Quelques jours avant, il laissait pourtant entendre que les sondages et les analystes avaient tort et qu'une surprise comparable à celle de 2016 était dans l'air.

Et il devra désormais abandonner en meeting l'un de ses couplets préférés, celui dans lequel il rappelait, moqueur envers les hommes politiques traditionnels, qu'il n'avait fait campagne qu'une seule fois dans sa vie et qu'il l'avait emporté.

L'analyse de ces résultats montre que l'équation électorale de Trump pour sa réélection en 2020 se complique: plusieurs Etats du Midwest cruciaux dans sa victoire-surprise de 2016 pourraient virer du rouge (républicain) au bleu (démocrate).
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