Connectez-vous

SENEGAL - Human Rights Watch documente la répression des journalistes et des médias (Rapport)

Mardi 23 Janvier 2024

C'est un Rapport 2024 accablant pour le régime de Macky Sall que l'ONG mondiale Human Rights Watch a rendu public le lundi 22 janvier. Les médias, journalistes et activistes des réseaux sociaux sont particulièrement ciblés et réprimés,


La journaliste Ndèye Maty Niang est en prison depuis mai 2023. Ici lors d'une manifestation pour la libération du...journaliste Pape Alé Niang plusieurs fois emprisonné et libéré.
La journaliste Ndèye Maty Niang est en prison depuis mai 2023. Ici lors d'une manifestation pour la libération du...journaliste Pape Alé Niang plusieurs fois emprisonné et libéré.

Arrestation de journalistes et d’activistes sur les réseaux sociaux

 

[[ Le 16 mai, les forces de sécurité [ont arrêté la journaliste Ndèye Maty Niang, également connue sous le nom de Maty Sarr Niang, à son domicile à Dakar et l’ont accusée de diverses infractions, notamment d’« appel à l’insurrection, à la violence et à la haine », à la suite de ses publications sur Facebook critiquant les autorités sénégalaises. Elle est toujours incarcérée à Dakar. « Son avocat a déposé deux demandes de mise en liberté provisoire, mais elles ont été rejetées », a expliqué la mère de Ndèye Maty Niang. « Elle souffre en prison ; elle est dans une cellule avec 62 autres détenues. Elle est psychologiquement épuisée et maintenant je m’occupe de ses trois enfants. »

 

Le 29 juillet, la police a arrêté Pape Alé Niang, le rédacteur en chef du site d’information Dakarmatin, à son domicile à Dakar pour des accusations d’« insurrection », à la suite de propos qu’il avait tenus dans une diffusion en direct sur sa page Facebook au sujet de l’arrestation d’Ousmane Sonko le 28 juillet. Il a bénéficié d’une libération provisoire après une grève de la faim de 10 jours. C’était la troisième fois que les forces de sécurité arrêtaient Pape Alé Niang depuis novembre 2022.

 

Activiste sur les réseaux sociaux et à la télévision, Pape Ibrahima Guèye, alias « Papito Kara », âgé de 32 ans, qui était proche du PASTEF et qui critiquait ouvertement le gouvernement de Macky Sall, a été arrêté à Dakar en juillet 2022 pour « diffusion de fausses nouvelles ». Il était devenu très populaire pour ses revues de presse humoristiques sur les réseaux sociaux et à la télévision. Il a été libéré sous contrôle judiciaire en janvier 2023, « mais il craignait d’être arrêté à nouveau et a donc décidé de partir », a confié son frère. Selon son frère, il est décédé le 27 octobre alors qu’il tentait de rejoindre les îles Canaries en bateau. « Une personne qui était dans le bateau avec lui et qui est arrivée en Espagne m’a annoncé qu’il était mort … à cause du froid et qu’ils avaient jeté son corps à la mer. »

 

Le 13 novembre, les gendarmes ont arrêté Pape Sane, un journaliste du groupe de presse Walfadjri, accusé de diffuser de fausses nouvelles. « Je suis resté en garde à vue pendant huit jours, les quatre premiers jours à la section de gendarmerie de Colobane, puis au commissariat central, avant d’être placé en liberté provisoire », a-t-il raconté. Pape Sane est accusé de « diffusion de fausses nouvelles » à cause d’une publication sur Facebook ou il a relayé un article de 2021 sur le général Augustin Tine, ancien commandant de la gendarmerie, qui avait été relevé de ses fonctions à la suite des manifestations de mars 2021 au cours desquelles plusieurs manifestants sont morts.

 

Autocensure

 

Les journalistes ont confié qu’ils étaient réticents à critiquer le gouvernement pour éviter d’être étiquetés comme des opposants politiques et d’être pris pour cible. « Nous sommes extrêmement prudents, nous savons que nous pouvons finir en prison si nous écrivons quelque chose qui déplaît au gouvernement », a expliqué un journaliste de presse. « Mon patron me demande constamment de faire attention à ce que j’écris dans mes articles. »

 

« Au cours des deux dernières années, nous avons observé une tendance croissante à l’intimidation et aux attaques ciblées contre les journalistes et les médias indépendants, raison pour laquelle les journalistes pratiquent de plus en plus l’autocensure », a indiqué Ibrahima Lissa Faye, directeur du média en ligne Pressafrik.com. « Lorsque les journalistes censurent leurs propres pensées, la liberté des médias est menacée. »]]]




 

Nombre de lectures : 244 fois











Inscription à la newsletter