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Rébellion du M23 en RDC: violents combats en cours à une vingtaine de km de Goma

Lundi 14 Novembre 2022

Image d'illustration
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De violents combats à l'arme lourde entre l'armée et les rebelles du M23 se sont poursuivis lundi à une vingtaine de km au nord de la grande ville stratégique de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris auprès de sources locales civiles et militaires.
 
"Les combats continuent à Kibumba", dans le territoire de Nyiragongo, ont déclaré sous couvert d'anonymat un habitant et une source sécuritaire.
 
Des affrontements se déroulent depuis la fin de la semaine dans ce secteur, considéré comme un des derniers verrous sur la route nationale 2 en direction de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, ville de plus d'un million d'habitants dont le M23 - soutenu par le Rwanda selon Kinshasa - se rapproche depuis deux semaines.
 
"L'armée rwandaise et ses alliés du M23 ne cessent, chaque jour qui passe, de lancer des assauts sur nos différentes positions qui se trouvent à Kibumba", a déclaré à des journalistes le porte-parole de l'armée au Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike.
 
"Hier, dimanche, ils ont une fois de plus osé attaquer une de nos positions. L'objectif des Forces armées de la République démocratique du Congo, c'est de ramener cette agression d'où elle est venue", a-t-il ajouté.
 
Ces combats ont provoqué un nouvel afflux de déplacés vers le camp de Kanyaruchinya, à environ 7 km de Goma. Selon le chef du camp, quelque 40.000 personnes s'y trouveraient maintenant.
 
D'autres mouvements du M23 ont été signalés à une quarantaine de km au nord-ouest de Goma, dans le parc national des Virunga, réputé pour ses gorilles mais également connu pour servir de base arrière à des groupes armés, notamment les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). 
 
"Les rebelles ont avancé vers Tongo", a indiqué un responsable administratif local. La population panique, les habitants s'enfuient, a-t-il ajouté.
 
- Pillages de cantines -
 
Par ailleurs, comme en fin de semaine dernière, des témoins ont fait état à Kiwanja, cité plus au nord sur la RN 2, sous contrôle rebelle, de pillages de cantines scolaires soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM), dimanche et lundi.
 
"Il y avait de la farine de maïs et de l'huile. Ils ont pris ces vivres comme rations alimentaires", a témoigné un habitant, qui a requis l'anonymat. La veille, c'était "des bidons d'huile, des sacs de farine et des haricots", emportés par un camion, a décrit un autre.
 
Le M23, pour "Mouvement du 23 mars", est une ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013 qui a repris les armes en fin d'année dernière, en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.
Sa résurgence a provoqué un regain de tension entre la RDC et le Rwanda.
 
Kinshasa accuse Kigali d'apporter à cette rébellion un soutien que des experts de l'ONU et des responsables américains ont également pointé ces derniers mois. Mais Kigali dément, en accusant en retour l'armée congolaise de collusion avec les FDLR, mouvement de rebelles hutu dont certains sont impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Plusieurs initiatives diplomatiques tentent d'apaiser les tensions. 
 
L'ancien président kényan Uhuru Kenyatta, désigné facilitateur par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (CEA), est à Kinshasa depuis dimanche, notamment pour préparer une prochaine session de pourparlers de paix sur la RDC prévus le 21 novembre à Nairobi.
 
La région est en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, pour beaucoup hérités de guerres qui ont ensanglanté l'est de la RD Congo dans le sillage du génocide rwandais. (AFP)
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