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Radiothérapie: La fausse colère d’un président pris en flagrant délit d’irresponsabilité

Dimanche 12 Février 2017

Radiothérapie: La fausse colère d’un président pris en flagrant délit d’irresponsabilité
« Il faut que certains gens aillent chercher autre chose à faire que de dire des choses qu'ils ne maitrisent pas. Des gens qui n'ont rien à faire de leur vie à part errer, profitent des situations dont ils ne savent rien, pour dire n'importe quoi et essayer de manipuler les Sénégalais. Ils ne connaissent rien de la situation actuelle, mais il faut qu'ils parlent tous les jours même si c'est pour ne rien dire. » (Lu sur les réseaux sociaux).
 
Pour un Président de la République, des mots comme ceux-ci sont un révélateur négatif d’un certain nombre d’aspects liés à la personnalité et aux modalités d’exercice de ses fonctions. Plus simplement, ils semblent provenir d’un individu pris en flagrant délit d’insouciance ou d’incompétence face à un drame national. Alors que la question gravissime du caractère inutilisable de l’appareil de radiothérapie est l’objet d’une inquiétude populaire légitime, c’est la première fois que Macky Sall daigne en parler, à l’étranger en plus, comme d’habitude !
 
De quoi se plaint le chef de l’Etat ? Nous sommes un pays sans grandes ressources, avec des populations dont la majorité ne dispose pas des moyens suffisants pour se prendre médicalement en charge de façon qualitative. Notre système de santé, quelle que soit la qualité intrinsèque de certains de ses praticiens, reste gangrené par la corruption à tous les étages, comme l’avait démontré le rapport explosif du Forum civil et de ses partenaires produit au milieu des années 2000. Les malades du cancer et leurs parents doivent faire face à l’absence préjudiciable du seul appareil disponible dans le service public de santé. Des citoyens émus et révoltés lancent modestement une quête pour venir en aide aux cancéreux à travers les réseaux sociaux. Où était Macky Sall ? Absent ! Jusqu’à son réveil brutal de Dubaï. On est où là ?
 
De quoi se plaint le Président de la République ? Du volontarisme et de la compassion de ses compatriotes, moins fortunés que lui, désireux de suppléer aux carences et au cynisme inacceptables du gouvernement sur ce dossier ? Les initiatives citoyennes ont-elles remué en lui la conscience de l’irresponsabilité et du devoir non accompli ? Il aurait tort. Lui, plus que d’autres, devait être en mesure de comprendre ce que peut être la détresse qui frappe une frange de ses compatriotes dont il assure quelque part la destinée.
 
Ces petites phrases terre à terre lancées a hue et a dia, qui ne visent personne en particulier et tout le monde en général, ne sont pas dignes de son statut. D’autant moins d’ailleurs que sa « garde rapprochée » avait déjà fait le « boulot » de la com’ pour lui, en l’occurrence les ministres de la Santé et des Finances. On voit poindre dans ses propos cette graine immature d’arrogance que l’on aurait volontiers « compris » s’ils émanaient de politiciens nés avec une cuillère de diamant à la bouche. Mais visiblement, ce train express qu’est la vie roule un peu trop vite pour certains.
 
Le devoir du Président de la République en exercice – personnalité politique de premier plan grassement entretenue depuis deux décennies par l’argent des contribuables - est de faire en sorte que tous les malades de ce pays disposent des soins médicaux vitaux, comme il le faut, quand il le faut, là où cela est nécessaire. Le reste, c’est de l’errance intellectuelle. Les psychiatres et les psychologues pourraient le rappeler : la nervosité est un facteur anti-thérapeutique qui n’améliore pas forcément l’état de santé du « moi ».  (Momar Dieng)
 
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