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Parrainage: la vraie nature d’une loi finalement déconsolidante

Dimanche 6 Janvier 2019

Parrainage: la vraie nature d’une loi finalement déconsolidante

1). La loi sur le parrainage vient de monter une autre limite, en tant que loi déconsolidante de la démocratie sénégalaise. Elle vient renforcer la tendance censitaire du processus électoral qui confine l'espace de représentation aux acteurs qui ont plus de moyens contre ceux qui ont des projets de transformation et l'acceptation de la représentation collective du besoin de changement, sans l'appareil qui permet de passer le tamis imposé de façon unilatérale. La décision de Thierno Bocoum de renoncer à sa candidature après avoir réuni les parrainages nécessaires en est une illustration. Il a certainement dû évaluer ses moyens pour aller plus loin dans son combat avant de se résigner. C'est la légitimité idéologique populaire contre la légitimité ploutocratique. 

2). En analysant la cartographie de la décision du conseil constitutionnel, on se rend compte du manque d'organisation et de cohérence de la plus grande partie de l'opposition. Ceux qui ont mieux travaillé et anticipé sur le processus de validation ont pu s'en tirer au même titre que la coalition au pouvoir qui avait une meilleure maîtrise du processus sous leur contrôle exclusif. Elle connaissait bien les paramètres du logiciel de tri contrairement aux autres candidats. Le grand mérite revient aux équipes des candidats Sonko, Issa Sall, Khalifa et Karim Wade dont les stratégies ont été payantes. Il est tout même curieux que les prévisions du premier ministre et du ministre de la justice se vérifient avec autant d'exactitude. Ils avaient promis environs 5 candidats à la fin du processus. 

3.) Il est très regrettable que des dispositifs sur le processus électoral soient mis en place de manière unilatérale au cour du jeu comme la modification de la carte électorale et l'utilisation d'un logiciel d'évaluation des listes de parrainage sans convenir des termes de référence avec les parties prenantes impliquées dans le processus électoral. Ces décisions se sont imposées de façon inique aux autres candidats qui sont rattrapés par des tares originelles liées à leur manque de solidarité.

4.) Il faut aussi noter le jeu naïf et opportuniste de quelques représentants de la société civile (dont la légitimité est questionnable) qui se font prendre dans le piège du faire-valoir en tant qu'observateurs. Nous attendons que les observateurs auto-désignés au nom de la société civile nous prouvent l'efficacité de leur action.
 
5.) Tout ceci me confirme dans ma position que la nature du processus électoral ne permettra jamais le changement transformationnel auquel notre peuple aspire. Il s'agit d'un jeu paramétré d'avance qui instrumentalise le droit et nos institutions à l'avantage du plus fort.
Vive la Refondation !
 
Dialagui KANE
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