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Manifestations - Plus de 120 000 blessés par des policiers dans le monde depuis 2015, au moins 14 personnes décédées après inhalation de gaz

Jeudi 23 Mars 2023

Manifestations au Sénégal
Manifestations au Sénégal

Plus de 120 000 personnes ont été blessées par des grenades lacrymogènes ou balles de défense tirées par des policiers lors de manifestations dans le monde entier depuis 2015, selon un rapport publié mercredi.
 
L’association médicale Physicians for Human Rights, le Réseau international d’organisations des droits civiques (Inclo) et la fondation britannique Omega ont épluché les comptes-rendus médicaux dressés, entre autres, lors du mouvement des gilets jaunes en France, des défilés antiracistes Black Lives Matter ou des manifestations prodémocratie à Hong Kong et en Birmanie.  
 
Sur la base de ces informations, forcément parcellaires, leur rapport « Lethal in disguise » (la mort déguisée) décrit l’impact sanitaire des armes non létales utilisées par les polices du monde entier face à « l’exercice légitime d’un droit démocratique ».  
 
Selon ce rapport, grenades lacrymogènes et autres irritants chimiques ont blessé 119 113 personnes au cours des sept dernières années, dont 4 % ont eu besoin d’une hospitalisation ou d’une opération chirurgicale.
 
Au moins quatorze personnes sont mortes après avoir inhalé ces gaz.
 
Les projectiles dites « de défense », dont les balles en caoutchouc, ont pour leur part blessé 2190 personnes, dont 65 % au niveau des yeux. Au moins 945 ont des séquelles à vie et 12 sont mortes suite à cet impact, décomptent ses auteurs qui décrivent aussi les conséquences des grenades assourdissantes, des canons à eaux ou des matraques.
 
Pour eux, les forces de l’ordre, y compris dans les pays démocratiques, tendent à abuser de leur force face aux mouvements de protestation qui se multiplient depuis le début du 21e siècle.  
 
Au lieu de disperser les foules, « cela entraîne souvent un regain de tensions et une escalade des conflits », regrettent-ils, en recommandant de mieux réguler ces armes, de mieux former les agents à leur usage et de ne pas les utiliser de manière indiscriminée.
 
« Ça fait dix ans que je travaille sur les armes de contrôle des foules et leur impact, et je continue d’être effarée par l’absence de données et de transparence de la part des fabricants », a commenté la médecin urgentiste Rohini Haar, auteure principale du rapport.
 
Malgré leur usage fréquent dans tout le monde, « il n’y a aucune régulation d’importance ou d’obligation d’enregistrer les données pour les forces de police de la grande majorité des pays », a-t-elle également regretté dans un communiqué. (AFP)
 
 
 
 
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